Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

Rue des Terreaux-du-Temple 6 - 1201 Genève

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Appel de l’USS pour le 1er Mai 2008

Le progrès social, maintenant !

lundi 21 avril 2008 par Claude REYMOND

Les riches deviennent toujours plus riches. Leurs valets politiques disent que la solidarité et la sécurité sociale, c’est du passé. Celle ou celui est licencié n’aurait qu’à s’en prendre à lui-même. Quiconque touche des prestations des assurances sociales serait d’abord un abuseur. Des détectives sont lancé aux trousses des bénéficiaires de l’AI et de l’aide so¬ciale, mais pas à celles des fraudeurs de l’impôt. Ceux-là mêmes qui licencient des sala¬rié(e)s et en tirent profit, veulent étouffer les assurances sociales en les privant des moyens financiers supplémentaires dont elles ont un urgent besoin. Ces provocateurs ne se soucient aucunement de la misère et de la détresse qu’ils répandent à nouveau autour d’eux. Tant qu’ils y gagnent encore plus…
Contre cela, nous demandons le progrès social, maintenant ! dans toute la société

une AVS moderne et de qualité

La retraite flexible dès 62 ans doit aussi être accessible au commun des salarié(e)s. Toutes et tous méritent une retraite anticipée Celle ne doit pas dépendre du revenu. Quiconque a des problèmes de santé, ne supporte plus le stress et veut donc prendre sa retraite ne doit pas être en plus contraint de subir une réduction de sa rente. À l’encontre de toutes les prévisions, l’AVS est dans une santé financière éblouissante. Il y a suffisamment d’argent pour introduire un âge de l’AVS flexible accessible à tout le monde. Mais la droite politique préfère offrir des cadeaux fiscaux aux riches.

une AI et une assurance-chômage saines et performantes

Ces assurances doivent continuer à protéger efficacement les personnes touchées par l’invalidité ou le chômage. Elles doivent donc reposer sur des bases solides et ne pas être saignées à blanc. Elles ont besoin de ressources supplémentaires, pas d’une baisse radicale de leurs prestations.

maintien d’un système de soins global

C’est pourquoi nous disons NON au projet qui sera soumis à votation le 1er juin. Nous ne voulons pas d’une médecine à deux vitesses. Nous n’acceptons pas que les personnes âgées doivent conclure une assurance complémentaire pour les soins dispensés en EMS. Nous ne voulons pas d’un diktat des caisses-maladie concernant le choix médecin et les soins hospitaliers.

enfin l’égalité des sexes et plus de structures pour l’accueil extrafamilial des enfants

Les couples avec enfants doivent pouvoir exercer une activité lucrative et s’occuper aussi de leur famille. Aux acteurs politiques de le permettre en améliorant les offres de garde des enfants.

Malgré quelques alertes occasionnelles, l’essor économique reste solide. À l’exception de l’UBS, les comptes de presque toutes les entreprises bouclent sur des résultats brillants. Les top-managers continuent à engranger des millions. Les rémunérations des salarié(e)s moyens ont certes évolué positivement ces deux dernières années, mais beaucoup trop de travailleuses et de travailleurs continuent à ne pas gagner ce qu’ils méritent. L’égalité des salaires ne progresse que lentement. Myopes, les entreprises négligent la formation pro¬fessionnelle. Des jeunes se trouvent ainsi privés d’intégration dans une profession et dans la société. Pendant ce temps, toujours plus de travailleuses et travailleurs se plaignent d’un stress croissant au travail. Simultanément, nombre de patrons veulent laisser tomber le partenariat social et dicter les conditions de travail. Et les CFF veulent restructurer Cargo à la hussarde.

Contre cela, nous demandons le progrès social, maintenant ! dans les entreprises aussi.

  • Les salaires doivent augmenter de manière sensible et générale cette année et l’égalité des salaires entre hommes et femmes doit progresser.
  • Il faut plus de contrôles des salaires dans le cadre des mesures d’accompagnement ; la sous-enchère ne doit pas pouvoir exister.
  • Il faut que, cet été, tous les jeunes qui terminent leur scolarité trouvent une place d’apprentissage et puissent perfectionner leur formation.
  • outes et tous les salarié(e)s, en particulier celles et ceux de plus de 50 ans, doivent obtenir le droit de faire un bilan pour déterminer quelle formation continue suivre. Cela fait trop longtemps que tout le monde devrait pouvoir bénéficier d’un congé payé de formation continue de cinq jours par an.
  • Les conditions de travail doivent être fixées de manière équitable par des conventions collectives de travail et ne pas être abandonnées au bon vouloir des chefs. Les entrepreneurs de la construction doivent aussi le comprendre.
  • Il faut diminuer le stress et augmenter la qualité de vie !
  • Les emplois de CFF Cargo à Bellinzone et Fribourg doivent être maintenus !
    Nous avons besoin de réformes synonymes de progrès social. Nous n’avons pas besoin de privilégiés qui, se qualifiant d’opposition, ne sèment que la haine et la discorde. Nous nous opposons à celles et ceux qui, sous couleur de responsabilité individuelle, s’attaquent aux petits et, finalement, ne veulent qu’augmenter la richesse des riches. Nous nous battons pour les droits humains, en matière de naturalisation aussi ! Nous avons be¬soin de syndicats forts. Avec eux et en leur sein, forgeons

le progrès social, maintenant !

21.4.2008


Les origines du 1er Mai

(ea) Noël est célébré seulement par la chrétienté, carnaval aussi. Le passage à la nouvelle année ne tombe pas partout sur le 1er janvier. Les fêtes nationales ont lieu à des dates propres aux différents pays. Le seul jour férié de portée véritablement universelle c’est le 1er Mai. Comment en est-on arrivé là ?

Le mouvement ouvrier, qui prend de l’ampleur à la fin du XIXème siècle, place la journée de 8 heures au centre de ses revendications. Les syndicats des États-Unis entendent faire aboutir cette revendication le 1er mai 1886, car le 1er mai est le jour où les ouvriers négocient leurs nouvelles conditions de travail. Ce 1er mai-là, une grande grève débute à Chicago. Elle s’achèvera le 4 mai par un attentat dirigé contre la police et une bataille de rue. Au cours de la parodie de procès qui s’ensuit (le procureur Grimell : « Les ouvriers doivent être pourchassés comme des rats jusque dans leurs trous »), 7 dirigeants du mouvement ouvrier sont condamnés à mort. Quatre subiront le châtiment suprême, un se suicidera dans sa prison, deux seront graciés et leur peine commuée en détention à vie. En 1893, les con¬damnés, premiers martyrs du mouvement ouvrier, seront réhabilités.

Décision du congrès socialiste

En Europe et en Australie aussi, le mouvement ouvrier gagne en importance. Il exige là aussi la semaine de 8 heures. Mais cette revendication – estiment les dirigeants du mouve¬ment – doit être posée et adoptée sur le plan international. C’est pourquoi le congrès socialiste international, qui se tient à Paris en 1889, proclame le 1er mai jour de revendication des travailleurs. Dans tous les pays, des manifestations seront organisées le 1er mai 1890 pour demander l’introduction de la journée de 8 heures et l’amélioration de la protection des travailleurs. La grève de Chicago a joué un rôle dans le choix du 1er mai, mais aussi la dimension symbolique du mois de mai considéré comme le mois du renouveau et de la fécondité.

Le 1er Mai en Suisse

En Suisse, le 1er Mai 1890 est fêté dans pas moins de 34 localités. À cette époque, l’Union syndicale suisse comptait à peine 5000 membres, le Parti socialiste suisse avait 9 mois d’existence. « Quelques milliers » de personnes ont probablement débrayé ce jour-là, la plupart à Berne. En début d’après-midi, on dénombre déjà 2000 manifestants qui défilent dans les rues de la ville fédérale, sagement rangés derrière la bannière de leur syndicat. Dans la plupart des localités, les manifestations du soir connaissent une affluence encore plus grande. Les chiffres sur la participation à ces premières journées d’action revendicative sont parvenus jusqu’à nous grâce aux services du ministère public de la Confédération, qui faisait espionner systématiquement les manifestations…

En 1919 : 50’000 manifestants à Zurich

En 1910, le 1er Mai est célébré dans 96 localités suisses. La plus grande manifestation a lieu en 1919 à Zurich, où 50’000 personnes prennent part au défilé. L’histoire du 1er Mai en Suisse – comme dans le reste du monde – se confond par la suite avec l’histoire de la gauche. Dans les années 20 (mais pas seulement), la journée du 1er Mai reflétera les luttes idéologiques au sein de la gauche ; elle se fera l’écho du combat antifasciste dans les années 30, accompagnera l’intégration progressive dans l’État bourgeois ou l’État imprégné des valeurs socialistes et syndicales à partir des mêmes années 30. Après 1968, les manifestations du 1er Mai prendront une tournure plus colorée grâce aux innombrables divisions de l’extrême gauche et aux mouvements qui s’en réclament, dont les militant(e)s sont pour une bonne part devenus aujourd’hui des permanent(e)s syndicaux, grâce aussi aux communautés étrangères vivant sur notre sol.
21 avril 2008