Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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L’Initiative « 1000 emplois » est sur le point d’aboutir !

jeudi 30 septembre 2021 par Joël VARONE

L’initiative syndicale « 1000 emplois » est sur le point d’aboutir. Pour la CGAS et les partis qui soutiennent l’initiative, la bataille ne fait que commencer.

Alors que les lacs suisses ont débordé au début de l’été, que le sud de l’Europe s’est transformé en brasier, et que le GIEC a publié un nouveau rapport alarmant sur le réchauffement climatique, la CGAS a déposé à la mi-août 6933 signatures pour son initiative « pour la création d’emplois sociaux et écologiques et la réduction du travail ».

Aujourd’hui, non seulement le projet de budget 2022 de l’Etat reste en-deçà du mécanisme proposé par l’initiative, mais les partis de la moribonde Entente ont annoncé le lancement d’une initiative visant carrément à stopper la création d’emplois utiles à la population !

Face à l’urgence climatique, 1000 emplois par an !

L’initiative « 1000 emplois » ne résoudra pas à elle seule la question de l’urgence climatique. Mais en proposant de créer 1000 emplois sociaux et écologiques par an, elle donne le mandat aux collectivités publiques genevoises de prendre à bras-le-corps la question la transition écologique. Car les expert-e-s du GIEC ne cessent de le répéter : c’est dans une véritable course contre la montre que les Etats doivent s’engager face au réchauffement climatique. Une course perdue d’avance si l’on ne dote pas les collectivités publiques des forces de travail nécessaires pour accélérer le pas, ou si l’on attend que celles et ceux qui en auraient les moyens daignent enfin contribuer au partage des richesses plutôt qu’à leur accaparement au mépris de l’environnement. Pour Pierre Eckert (Les Vert-e-s), « L’été que nous avons vécu nous a démontré les effets dévastateurs du réchauffement climatique. En créant des emplois, l’État aura la capacité de lutter contre l’émission de gaz à effet de serre, ainsi que d’atténuer les effets de la chaleur sur les organismes ».

Pour une transition sans casse sociale

Cette transition écologique exige la réduction des industries et services polluants, que ce soit en réduisant leurs activités, en les transformant ou en les abandonnant. Davide De Filippo (CGAS) insiste : « Ce n’est pas aux travailleuses et travailleurs de ces secteurs de payer ce tournant. Personne ne doit rester sans emploi en raison des changements nécessaires à l’ensemble de la population ».

En obligeant l’Etat à encourager la réduction du temps de travail dans toutes les entreprises à 32 heures par semaine et les collectivités publiques à créer 1000 emplois par an chaque fois que le taux de demandeurs-euses d’emploi atteint 5%, l’initiative permettra d’offrir à chacun-e la perspective d’un emploi socialement utile et écologiquement durable.

Pour répondre aux besoins de la population, 1000 emplois par an !

Face la crise sanitaires, économique, sociale et climatique, il est nécessaire de combattre le chômage et non pas les chômeurs-euses, d’accélérer la transition écologique tout en assurant la cohésion sociale par des services publics de qualité et en suffisance. Et Fabrice Chaperon (CGAS) de pointer l’insuffisance des ressources allouées notamment dans la santé : « La création de postes dans les secteurs de la santé et du care serait une réponse pragmatique et concrète face aux défis sanitaires qui nous attendent ».

Jocelyne Haller enfonce le clou : « La résignation sur l’exclusion inéluctable d’une partie des travailleurs-euses du marché de l’emploi doit cesser. Il faut être cohérent en offrant une issue concrète aux divers processus de réinsertion en créant les emplois rendus indispensable par la transition énergétique et l’augmentation des besoins de la population en matière de soins à la personne ».

La droite est contre la création d’emplois !

Totem indéboulonnable lorsqu’il s’agit de promouvoir des baisses d’impôts ou de s’opposer à tout progrès social, la création d’emploi devient le mal absolu aux yeux de la droite lorsqu’il s’agit d’en créer au sein d’entités publiques. Caroline Marti (PS) fustige l’initiative annoncée par le PLR et le PDC pour geler la création d’emplois au service de la population : « C’est précisément en période de crise, qu’elle soit sanitaire, sociale, économique ou environnementale, que nous devons renforcer les services publics, augmenter les prestations à la population et accélérer les investissements pour répondre aux nouveaux besoins. Cela nécessite d’engager des collaborateurs-trices pour délivrer ces prestations et mener à bien les projets d’investissement. Or, la droite tente de profiter de cette crise pour imposer son programme néolibéral de démantèlement des services publics aux détriments de personnes les plus vulnérables ».

La bataille pour l’emploi est donc lancée, à la population maintenant de choisir son camp.