Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Référendums Aéroport et TPG déposés

Coup d’arrêt au bradage et à la privatisation

vendredi 12 janvier 2007 par Claude REYMOND

Ce 7 janvier 2006, c’est avec une certaine fierté que nos collègues du Syndicat des Services Publics, du Syndicat du personnel des TPG (SEV) ainsi que des militant-e-s des organisations composant la nouvelle coalition genevoise « A Gauche Toute ! » soit solidaritéS, le Parti du Travail, les Indépendants de Gauche et Les Communistes, ainsi que des représentant-e-s du SIT, du Cartel intersyndical de la fonction publique et de la CGAS se sont retrouvés devant l’Hôtel-de-Ville genevois, pour déposer plus de deux fois neuf mille signatures à l’appui de deux référendums contre la dilapidation des biens publics.

Cet acte officiel clôturait une campagne intense de récolte de signatures qui ne fût pas de tout repos. En effet, les handicaps de départ étaient lourds, d’une part, faire aboutir non pas un, mais deux référendums en même temps et, d’autre part, sur les 40 jours à disposition douze allaient être chômé, fêtes de fin d’année obligent. C’est donc en 28 jours effectifs que les militant-e-s se sont retrouvés dans la rue, au froid et souvent face à une bise à décorner les bœufs. Mais ils ont réussi !

Transferts d’actifs et privatisation

C’est à la fin du mois de novembre de l’an passé, que le parlement, dans une grande unanimité dont il est coutumier depuis que la gauche de la gauche à disparu de son enceinte, a adopté deux projets de loi bradant les biens et les services publics. Ces deux lois prétendaient transférer l’ensemble des bâtiments de l’Aéroport, y compris la piste, de même que toutes les infrastructures des TPG à ces entités respectives. Cette filialisation de biens immobiliers publics constituait, du point de vue de l’Etat et pour l’aéroport, une « opération neutre financièrement ». Décodé, cela veut dire contrairement à ce que le Conseil d’Etat veut laisser croire, que la collectivité ne dégagera aucune rentrée de cette vente alors que l’ensemble des spécialistes évaluent entre 880 millions à un milliard la valeur marchande de cette infrastructure. En cette fin d’année, c’était un cadeau somptueux fait aux éventuelles participations financières futures de détenteurs de capitaux privés, prêts à investir lorsque le capital de ces entités viendrait à leur être ouvert sous prétexte de manque de fonds.

Les employé-e-s de ces deux secteurs très importants du service public ne s’y sont pas trompés, très rapidement ils ont sonné la charge contre ces deux lois qui menacent tant leur avenir professionnel que le service public. En effet, dès lors que l’on donne plus de pouvoir à des conseils d’administration, dont la droite vise à ce qu’ils ne représentent plus démocratiquement la collectivité, mais les milieux économiques, ce sera la rentabilité de ces infrastructures qui sera prioritaire. Et qui dit rentabilité dit diminutions des salaires et augmentation des loyers, des billets, etc. Le transfert des bâtiments des TPG du Bachet-Pesay et de la Pointe de la Jonction n’échappant pas à la règle. Le Cartel intersyndical de la fonction publique et l’ensemble des syndicats genevois réunis au sein de la Communauté genevoise d’action syndicale ont résolument emboîté le pas des référendaires.

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Un vote populaire à gagner en juin

Du côté des référendaires la campagne de votation qui aura lieu dans le courant du mois de mai et de juin ne sera pas de tout repos. Il faudra ferrailler dur face à tous les néolibéraux du Conseil d’Etat et du Grand Conseil qui ayant compris, après les semi-privatisations de la Poste ou des Télécoms, qu’il ne faisait plus bon afficher clairement leurs objectifs politiques se cachent aujourd’hui derrière un jargon abscons du genre « transferts d’actifs », « valeur de rendement », etc. pour tenter de faire aboutir leurs desseins.
Bravo donc à toutes celles et ceux qui se sont mobilisés pour accomplir cet exploit et espérons que nous remporterons, ensemble, une vraie victoire qui mette un nouveau coup d’arrêt à la privatisation rampante que certains vieux crocodiles verts du Conseil d’Etat semblent appeler de leurs voeux.
Rémy PAGANI