Communauté genevoise d’action syndicale

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intégration sur le marché du travail des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire

Pas d’emploi à 300 francs par mois !

Communiqué de presse du 4 avril 2019

jeudi 4 avril 2019

Le groupe de travail national pour l’intégration dans le marché du travail des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire s’est séparé sans s’être accordé sur une recommandation commune. Il a été impossible à Syna d’accepter les conditions de salaire abyssales proposées par les cantons.

L’intégration dans le marché du travail des réfugiés et des personnes admises à titre provisoire constitue est objectif positif, tout en représentant un défi sociétal. Selon l’Agenda Intégration Suisse, 70% des réfugiés et personnes admises à titre provisoire devraient exercer une activité professionnelle après sept ans passés en Suisse. Certains cantons ont beaucoup de retard à rattraper, en particulier en ce qui concerne les réfugiés de plus de 25 ans, qui ne suivent probablement plus de formation régulière en Suisse.

Oui à l’intégration dans le marché du travail, à condition qu’elle soit équitable !
L’intégration dans le marché du travail est mise en œuvre par des organisations établies, et l’accompagnement des réfugiés est assuré par des « job coaches » professionnels. Jusque là, tout va bien. Mais les autorités cantonales pour le marché du travail et l’intégration prétendent fixer des salaires si bas qu’il est impossible aux syndicats de les approuver. Selina Tribbia, responsable du service de Syna, déclare à ce sujet : « Proposer un salaire mensuel de 300 francs, et ce pendant six à douze mois, est contraire à la dignité humaine ! » Pour Syna, des « salaires » aussi bas seraient tout au plus envisageables pour une courte période et accompagnés de cours de langue et professionnels. Il est toutefois exclu qu’un réfugié effectue pour ce prix, pendant six mois, le travail d’un salarié non qualifié qui aurait autrement droit à un salaire minimal ou au salaire habituel du lieu, de la branche ou/et de la profession. Syna demande que l’intégration sur le marché du travail se développe sur une base équitable : il serait inadmissible que l’on abuse du statut social des réfugiés.

Solutions existant dans les branches
Dans plusieurs branches, il est possible de verser un salaire inférieur au salaire minimal lorsque le cas le justifie. Cependant, l’âge, les solutions subséquentes et le potentiel de développement sont alors pris en considération. « Sans ces données, il est inadmissible de payer moins que le salaire minimal et de signer un chèque en blanc aux job coaches », affirme Guido Schluep, responsable de branche pour la construction chez Syna. Dans les cantons aussi, des solutions ont été élaborées pour régler les conditions dans les métiers non assujettis à une convention collective de travail. Dans certains cas, ces solutions s’approchent des revendications de Syna.

Poursuivre les négociations sur une base raisonnable
Convaincu de la nécessité de résoudre ce problème sociétal, Syna s’engage dans la recherche de solutions. Une mission à laquelle les organes existants tels que les commissions paritaires et tripartites se prêtent bien, comme les associations de branches le savent, elles aussi. Syna attend des cantons qu’ils respectent les solutions adoptées en partenariat social et qu’ils s’engagent à les appliquer dans leur domaine de compétences.

PS:

Renseignements complémentaires :
Selina Tribbia, responsable du service migration, 078 741 48 14