Communauté genevoise d’action syndicale

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No Billag = no radios, no télés, no culture, no sport, no infos = le néant !

lundi 5 février 2018

OPINION • Président de la société cantonale vaudoise de radio et télévision (SRT Vaud), membre du Comité vaudois du NON à NoBillag et ancien député POP au Grand Conseil vaudois, Marc Oran alerte sur les conséquences d’un oui à No Billag.

publié par Gauchebo le 2 février 2018

En citant nommément une entre- prise qui a mauvaise presse puisqu’elle prélève pour le compte de la Confédération la redevance radio-tv avec des moyens de contrôle et de coercition peu appréciés, les auteurs de l’initiative No Billag s’attaquent en fait à un ensemble de médias offrant une grande diversité à la fois nationale et régionale, à la liberté d’expression défendue sur le plan suisse par 60 chaînes et sur le plan romand par 19 chaînes.

Le texte de l’initiative fédérale modifie l’art. 93 de la Constitution fédérale en supprimant toute redevance ou tout subventionnement public à l’égard des 60 chaînes de radio et de tv, publiques et privées, nationales et régionales, ne leur laissant plus que la publicité (pour autant qu’elle existe toujours) comme moyen de financement. Les difficultés grandissantes pour trouver de la publicité expliquent malheureusement la disparition d’un grand nombre de titres de journaux (L’Hebdo, la version papier du Matin, etc.).

4000 emplois romands menacés

La redevance permet de financer à hauteur de 25 à 75% le budget des 19 chaînes romandes et sa suppression causerait la perte de 13’500 emplois sur le plan national et de 4’000 emplois sur le plan romand. Ceci représente 1’600 places de travail à la RTSR, 300 postes supprimés dans les radios et tv régionales ainsi que quelque 2’000 dans les entreprises qui collaborent avec ces médias, soit autant de ménages touchés par le chômage.

La disparition des places de travail s’accompagnerait de l’appauvrissement de la diversité régionale des médias de la Suisse. La couverture de l’actualité et des réalités régionales tant par les chaînes publiques nationales (Couleurs locales à la RTS) que régionales (La Télé VD-FR, à Radio Chablais, etc.) serait appelée à disparaître.

Enfin, rappelons que, selon une enquête Démoscope réalisée en 2016, 94% de la population romande de 15 ans et plus regarde ou écoute ou consulte la RTS radio, tv ou sur Internet. Une autre enquête réalisée par Médiapulse en 2017 signale que les chaînes radios de la SSR sont consultées chaque jour par 915’000 personnes, les radios régionales par 781’000 personnes, les chaînes tv de la SSR par 892’000 personnes et enfin les tv régionales par 311’000 personnes. Voici clairement ce que l’initiative dite « NoBillag » nous ferait perdre en cas d’acceptation par la double majorité du peuple et des cantons.

La porte ouverte à une manipulation des magnats de la presse

Et pour compenser cette perte, l’audi- teur-téléspectateur suisse, privé de ses 60 chaînes, devrait s’abonner à des chaînes privées de radio et de tv dont le montant, pour un minimum de programmes, coûterait au moins 1’000 francs par année soit environ trois fois plus que la redevance officielle prévue de 365 francs par année (1 franc par jour) dès le 1er janvier 2019.

Ce serait un désert médiatique où des médias appartenant au groupe de Christoph Blocher constitueraient des oasis. Avec l’arrivée également de médias étrangers notamment français, allemands et italiens (avec Berlusconi). En lieu et place des prestations visant la diversité et l’objectivité des médias publics et régionaux actuels, les audi- teurs et téléspectateurs suisses seraient réduits à des choix de médias mani- pulés et subjectifs par des magnats de la presse et de l’économie. Voilà ce que veut obtenir No Billag !

Le 4 mars 2018, il nous faut donc voter résolument NON à NoBillag !

Marc Oran



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