Communauté genevoise d’action syndicale

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Les adversaires de l’initiative « Sortir du nucléaire » veulent faire peur

mardi 18 octobre 2016

Les adversaires de l’Initiative Sortie programmée du nucléaire ont peint le diable sur la muraille, comme il fallait s’y attendre. Loin s’en faut pourtant, car l’initiative fournit le plan et la solution pour sortir enfin la Suisse et sa population du piège nucléaire – sans pour autant revenir à la bougie.

« Il est extrêmement étonnant de voir les partis politiques qui se considèrent comme les piliers de l’Etat se laisser guider par economiesuisse pour se lover dans le giron d’un lobby nucléaire guetté par la faillite, » regrette Beat Jans, coprésident de l’Alliance Sortie programmée du nucléaire, après la saynète des adversaires de l’initiative. « Ils invoquent les spectres de la peur et n’hésitent pas à utiliser des slogans intolérables et à faire campagne pour inquiéter la population. Notre avenir énergétique n’est inquiétant que si nous ne prenons pas la sortie du nucléaire en main et ne la planifions pas soigneusement. Avec un arrêt des centrales programmé après 45 ans de fonctionnement au maximum, l’initiative propose un plan qui permet une sortie en toute quiétude. » C’est la seule façon de générer une sécurité suffisante pour notre pays et sa population, et de poser la pierre angulaire d’une transition énergétique efficace.

Les adversaires de la sortie programmée du nucléaire animés par le lobby nucléaire génèrent intentionnellement des craintes infondées et cherchent à tromper la population :

Pénurie d’électricité et black out : Les adversaires cherchent à effrayer la population avec de fausses déclarations ciblées sur l’approvisionnement. Elles sont sans fondements.

La réalité, c’est qu’à ce jour aucune des pénuries d’électricité annoncées n’a eu lieu. Nous faisons au contraire face à un excédent de production. La couverture de nos futurs besoins avec des énergies renouvelables et des mesures d’efficacité énergétique est possible conformément à plusieurs scénarios détaillés dont celui de l’EPFZ. Et même les calculs plutôt prudents de l’Office fédéral de l’énergie montrent clairement que c’est possible.

Electricité sale et dépendance de l’étranger : Les adversaires de la sortie programmée du nucléaire annoncent plus d’électricité sale avec la sortie programmée du nucléaire. Ce n’est pas le cas.

La réalité, c’est que l’extension des nouvelles renouvelables autochtones soutenues par la RPC a déjà remplacé une des trois petites centrales. Si nous exploitons assez rapidement notre propre potentiel, nos importations n’augmenteront pas. S’il s’avérait nécessaire d’importer de l’électricité, il serait parfaitement possible d’importer du courant étranger d’origine renouvelable. Il ne faut pas oublier que le courant nucléaire autochtone reste du courant sale, alors que le mix électrique de nos voisins devient de plus en plus propre. Nous sommes par ailleurs dépendants de l’étranger, car nous devons importer l’uranium qui sert de combustible à nos réacteurs. Les énergies renouvelables autochtones augmentent notre indépendance.

Tyrannie politique et sécurité : Les adversaires prétendent que la sécurité de nos centrales serait assurée, car le respect des prescriptions est très strictement contrôlé. Ca ne suffit pas.

La réalité, c’est que plus une centrale nucléaire vieillit, plus elle devient fragile. Les centrales nucléaires suisses sont en moyenne les plus vieilles encore en service sur la planète. Beznau 1 est dans sa 47e année d’exploitation, c’est la plus âgée de la planète. Aucun réacteur nucléaire n’a connu d’exploitation commerciale aussi longue. Nous sommes en terrain complètement inconnu. C’est une dangereuse expérience en temps réel au détriment qui met en danger la population et notre pays. La sécurité intégrale, telle qu’invoquée, n’existe pas. Il y a toujours un risque. C’est aussi ce que montrent les nombreux incidents qu’il y a eu dans les centrales suisses, ainsi que les longs arrêts pour cause de sécurité qu’il y a eu ces derniers mois.

Conséquences financières et demandes de dédommagement : Les adversaires ne se lassent pas d’évoquer les futures demandes de dédommagement des exploitants de centrales. C’est théoriquement possible, mais peu réaliste.

Il est en principe possible de recourir contre les décisions de la Confédération. Ca fait partie de l’Etat de droit. Mais les prix actuels de l’électricité font que les centrales nucléaires suisses ne sont pas rentables. Au contraire, les exploitants ne parviennent même pas à couvrir leurs coûts fixes (combustible, personnel), et ce n’est pas près de changer pour le prix de revient et ses parts variables. Les exploitants de centrales n’ont même pas respecté les demandes répétées de publier les vrais prix de revient de l’électricité qu’ils produisent. Là où il n’y a pas de dommage, il n’y a rien à dédommager.

Le lobby du nucléaire est ses promoteurs chez economiesuisse ne peuvent pas compter sur un soutien unanime dans les partis de droite. Vendredi prochain, un comité de l’économie pour la sortie raisonnable du nucléaire – composé de plus de 50 entrepreneurs, scientifiques et personnalités de droite – montrera qu’une autre voie est possible. La sortie progressive et planifiée du nucléaire est la bonne solution et le premier pas vers une production d’électricité entièrement basée sur les renouvelables.