Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Confédération syndicale internationale

Ne touchez pas au droit de grève

Sans droit de grève, nous devenons tous des esclaves

vendredi 6 février 2015 par Claude REYMOND

Les groupes d’employeurs dans le monde tentent de saper le droit de grève. Joignez-vous à l’action mondiale le 18 février pour les en empêcher.

Le droit de grève est un fondement solide et essentiel de la démocratie et de la justice économique. Lorsque les employeurs refusent de négocier avec les travailleurs et les travailleuses, lorsque les populations se soulèvent contre la dictature, les citoyens peuvent suspendre leur travail pour équilibrer la prédominance et le privilège d’une minorité et le pouvoir de l’action collective. Ce droit fondamental fait obstacle, encore et toujours, à l’injustice et à l’exploitation.

Les groupes d’employeurs dans le monde entier essaient à présent de saper le droit de grève. Ils veulent que la main-d’œuvre mondiale soit impuissante et passive. Ils veulent supprimer le dernier rempart contre la dictature. Ils tentent d’aggraver pour toujours le rapport de force sur le lieu de travail et dans la société.

Pratiquement tous les pays dans le monde reconnaissent que les travailleurs/euses ont le droit de mener des actions de grève. Quelque 90 pays l’ont inscrit dans leur Constitution nationale, intégrant dans la législation les droits établis depuis de nombreuses décennies à l’Organisation internationale du travail. Les employeurs tentent de revenir en arrière après 50 ans de reconnaissance juridique internationale du droit de grève, en commençant par l’OIT et en démantelant ensuite les lois nationales garantissant ce droit légal le plus fondamental. Ils ont essayé de paralyser les procédures de l’OIT, en prenant en otage son travail vital afin de parvenir à leurs fins. Ils ont créé une impasse à l’agence mondiale du travail, de sorte que les travailleurs/euses paient le prix dans la mesure où les décisions de l’OIT concernant des questions essentielles en matière d’emploi sont bloquées.

Il existe une voie de sortie à cette impasse. Selon la Constitution de l’OIT, lorsqu’un différend entre les employeurs, les travailleurs ou les gouvernements ne peut être réglé à l’OIT, la Cour internationale de justice (CIJ) doit être invitée à statuer sur le différend. Toutefois, les groupes d’employeurs tentent de bloquer l’État de droit en s’opposant à la CIJ. Ils ne veulent pas que la justice soit rendue et préfèrent tenter d’exercer un chantage sur leurs opposants afin qu’ils s’y soumettent.

De nombreux gouvernements soutiennent la demande du mouvement syndical de respecter la Constitution de l’OIT et de porter l’affaire devant la CIJ. Mais certains tergiversent. Ces gouvernements ainsi que l’ensemble des groupes d’employeurs doivent être appelés à justifier leur non-respect du droit international et du rôle crucial de l’OIT.

Nous devons élever notre voix pour rendre cette attaque publique.

Nombreuses sont les personnes qui considèrent que les procédures aux agences de l’ONU, telles que l’OIT, sont loin des défis quotidiens auxquels elles sont confrontées dans leur vie professionnelle ou dans leur recherche d’un emploi décent. Toutefois, si les employeurs parviennent à supprimer le droit de grève, les conséquences seront graves pour les travailleurs/euses et, de fait, pour l’ensemble des opposants au despotisme et à l’esclavage.

Le droit de grève n’est bafoué que dans les dictatures les plus totalitaires. Si les employeurs parviennent à leurs fins, il sera bafoué partout. Tous les acquis obtenus par la main-d’œuvre syndiquée au cours du siècle dernier seront en danger – des horaires de travail raisonnables, un salaire équitable, des vacances et des week-ends, la santé et la sécurité au travail et la protection contre l’exploitation et la discrimination.

Au cours de l’histoire, lorsque les employeurs et les gouvernements ont refusé le dialogue et la négociation en imposant plutôt leur volonté, les travailleurs/euses ont quand même pris l’initiative d’affronter le risque de suspendre leur travail. Cela ne changera pas. Les travailleurs/euses continueront de mener des actions de grève si besoin est – mais le programme des employeurs en ferait des criminels.

Si le droit de grève était supprimé, nous deviendrions tous des esclaves. Nous ne permettrons pas que cela arrive.

Le Conseil général de la CSI a désigné le 18 février 2015 journée d’action de défense du droit de grève. Toutes les organisations affiliées sont invitées à se joindre aux actions organisées le 18 février, notamment aux propositions d’actions suivantes :

  • Engager les travailleurs/euses et l’opinion publique à défendre le droit de grève.
  • Veiller à ce que votre gouvernement s’engage publiquement à protéger le « droit de grève et à renvoyer le différend à la Cour internationale de justice ».
  • Faire connaître le soutien ou l’opposition de votre gouvernement et en informer la CSI afin de le diffuser à l’échelle mondiale.
  • Dénoncer l’opposition de votre groupe d’employeurs au droit de grève ainsi que son soutien qui en résulte à l’oppression des travailleurs/euses. Obtenir le soutien de l’opinion publique à des employeurs responsables qui respectent les droits fondamentaux.

Des pages web ont été créées spécialement dans le cadre des actions du 18 février. Vous y trouverez du matériel d’information, des propositions d’activités et des rapports sur les actions menées par les syndicats dans le monde entier le 18 février : www.ituc-csi.org/18feb

Si vous souhaitez nous faire parvenir des informations concernant vos actions et pour toute demande d’information, veuillez nous envoyer un courriel à 18feb@ituc-csi.org