Communauté genevoise d’action syndicale

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Les transports publics à l’arrêt

CHRONIQUE D’UNE GRÈVE ANNONCÉE

mardi 18 novembre 2014 par Claude REYMOND

Demain, le personnel des TPG se mettra en grève afin de dénoncer la dégradation de ses conditions de travail. Un avertissement, alors que le parlement votera début décembre le contrat de prestations 2015-2018 proposé par le Conseil d’Etat.

paru dans Le Courrier le 18-11-2014, par Christiane PASTEUR

Une grève de vingt-quatre heures aura lieu demain dans les Transports publics genevois (TPG). C’est ce qu’a annoncé hier le syndicat SEV, majoritaire au sein de la régie publique. Une décision rare et courageuse. Elle cristallise la défiance qui règne actuellement face à un gouvernement sa- brant tous azimuts dans les prestations.

Des grèves dans les transports publics, il y en a eu d’autres en Suisse, et à Genève en particulier, même si cette histoire-là est sciemment occultée. En 1902 déjà, la grève des tramelots genevois avait débouché sur une grève générale de trois jours grâce à la solidarité de la classe ouvrière massivement mobilisée, et ce malgré une répression violente. Plus près de nous, en 2011, à Zurich, les conducteurs ont utilisé des mesures de lutte similaires pour exiger une convention collective de travail.

La bataille politique, et celle de l’opinion, sera rude, comme le laissent supposer les interventions plus ou moins orchestrées hier sur internet. Dans ce contexte, il n’est pas inutile de rappeler que le droit de grève est inscrit dans la Constitution fédérale. Il s’agit d’un moyen légal à disposition des salariés pour se faire entendre lorsque les autres ont échoué. Dresser les usagers contre les grévistes est tentant pour qui souhaiterait discréditer ceux qui refusent de voir leurs droits bafoués, leurs conditions de travail et l’offre aux usagers se détériorer. Mais c’est oublier un peu vite qu’en se défendant les employés des TPG protègent également un service public universel de qualité. Leur ras-le-bol n’est guère différent de celui ressenti par les Genevois qui, par deux fois, ont exigé une baisse des tarifs en votation. Et à qui le gouvernement, après avoir tout tenté pour les en dissuader, voire pour ne pas appliquer la loi, a décidé d’en faire payer le prix... aux usagers eux-mêmes. En supprimant une centaine de postes, en raccourcissant les lignes et en diminuant les cadences.

Or, nous l’avons dit maintes fois, le peuple s’est prononcé en connaissance de cause pour une diminution des tarifs et non des prestations. Les résultats du récent sondage commandé par Luc Barthassat plébiscitent d’ailleurs les transports publics. Ce qui n’empêche pas le conseiller d’Etat de menacer dans nos colonnes les grévistes de sanctions en cas de blocages.

Face à l’arrogance du gouvernement, la soli- darité doit être de mise de la part des fonctionnaires, des usagers des services publics et des assurés pressurisés. La convergence des luttes est plus que jamais nécessaire.



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