Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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manifestation jeudi 16 octobre à 18h30 des assistantes-médicales

Métier en danger : assistantes médicales en colère

mercredi 15 octobre 2014 par Claude REYMOND

Suppression de la Convention collective de travail CCT, baisse des salaires à l’embauche, suppression de la formation cantonale, actes médicaux accomplis en cabinets médicaux par du personnel non formé… : la profession des assistantes médicales est aujourd’hui menacée !

Afin d’informer la population de cette situation et des risques qui en découlent également pour chaque citoyen, les assistantes médicales ont décidé d’organiser une manifestation ce jeudi 16 octobre à 18h30 qui partira de la place Neuve à Genève pour se rendre à la place du Molard (arrivée prévue 19h).

Avec des représentants de l’Association genevoise des assistantes médicales (AGAM).

Pour tout renseignement :
Nawal Jos, présidente de l’AGAM, 0033 612 54 00 22
Alessandro Pelizzari, secrétaire régional Unia, 079 817 29 04
Yves Mugny, secrétaire syndical Unia 
079 293 11 61


Jusqu’en 2006, le secteur des cabinets médicaux était couvert par une convention collective de travail (CCT), conclue entre l’Association des médecins du canton de Genève (AMG), l’Association genevoise des assistantes médicales (AGAM) et le syndicat Unia. La CCT prévoyait notamment une grille de salaires minima selon les années d’expérience et une durée du travail hebdomadaire de 40h. En 2006, les médecins ont revendiqué une augmentation du temps de travail et une baisse des salaires de 13-18%. Les négociations ayant échoué, le secteur se retrouve sans protection conventionnelle depuis le 1er mars 2007.

Sous-enchère salariale avérée dans un secteur exclusivement féminin

Depuis cette date, l’AGAM et Unia n’ont cessé de se battre contre la dégradation des conditions salariales qui mettent cette profession, exclusivement féminine, en danger. En effet, les salaires d’embauche se sont effondrés, avec 32% du personnel gagnant aujourd’hui moins que l’ancien minimum conventionnel, et ce pourcentage atteint même les 48% du personnel dans les grandes structures telles que les permanences médicales et les groupes médicaux. Ces chiffres sont issus d’une étude de l’Office cantonal de l’inspection et des relations du travail (OCIRT).

La sécurité des patients en danger

Conséquence : l’attractivité de la profession a fortement chuté, avec une baisse des entrées en formation et des diplômées, et une augmentation des reconversions professionnelles avec de plus en plus d’assistantes qui bifurquent vers d’autres métiers mieux rémunérés. A titre d’exemple, les Assistantes en soins et santé communautaire, profession dont le niveau de compétences est considéré similaire aux exigences requises pour les assistantes médicales, gagnent en première année 5270.- contre 4’231.- pour les assistantes médicales (selon recommandation de l’AMG) !
Cette situation comporte des risques certains en matière de santé publique : confrontés à une pénurie de personnel qualifié, de plus en plus de cabinets médicaux engagent du personnel non qualifié (p.ex. secrétaires médicales) pour procéder à des gestes médicaux techniques du ressort de l’assistante médicale. L’exercice de ces gestes est par ailleurs soumis à l’obtention d’un droit de pratique délivré aux assistantes médicales par le médecin cantonal. La sécurité des patients risque ainsi de ne plus être assurée.

Protection salariale nécessaire
Afin de protéger la profession et la sécurité des patients, les assistantes médicales réclament donc de l’AMG des négociations pour conclure une CCT qui permette au métier de maintenir son attractivité. A défaut, seul un Contrat-type de travail, tel que prévu dans le cadre des mesures d’accompagnement contre la sous-enchère, pourrait sécuriser les salaires à l’embauche et redonner l’attractivité nécessaire à la profession pour garantir ses missions de santé publique.

Nous appelons dès lors tant les employeurs que les autorités cantonales à prendre leurs responsabilités pour sauver un métier indispensable à la population.



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