Les ouvriers réclament une hausse de leurs salaires

FLORIAN ERARD dans Le Courrier du 03-10-2014

« Il faut mettre un terme à la fête des patrons » ! s’est exclamé un ouvrier du bâtiment. « Nous demandons une véritable augmentation, digne et légitime pour des métiers physiquement exigeants », précise Tony Mainolfi, responsable du secteur bâtiment à Unia-Genève.

Avant de déposer une pétition auprès de la Société suisse des entrepreneurs (SSE), le Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs (SIT), le Syndicat interprofessionnel (Syna) et Unia ont réuni, hier à Plainpalais, environ 500 ouvriers des secteurs du grosœuvre, du second-œuvre et des parcs et jardins. A l’unisson, ils ont plébiscité une résolution qui réclame une augmentation des salaires de 150 francs par mois, une demande déjà formulée au niveau national par l’Union syndicale suisse (notre édition du 3 septembre).

Pour justifier cette hausse, la fronde syndicale pointe du doigt les gains de productivité du domaine de la construction s’élevant à 9% sur la période 2007-2012 et l’augmentation du coût de la vie. Cela alors que les salaires des travailleurs ont augmenté d’à peine plus de 5% sur ces mêmes cinq ans.

Du côté de la SSE, le ton est à la prudence : « Les perspectives dans ces secteurs sont peu réjouissantes : plusieurs entreprises rencontrent des difficultés pour boucler les fins de mois et les chantiers peinent à démarrer, nonobstant les carnets de commande bien remplis », affirme Alain Pirat, secrétaire général de la SSE-Genève.

Les syndicats tempèrent. « Rien d’autre que l’habituelle dépression collective des patrons à l’heure de négocier les salaires », rétorque Alessandro Pelizzari, secrétaire régional d’Unia. Pour rappel, l’année dernière, un accord cantonal avait été trouvé en attendant un apaisement au niveau national. Une affaire à suivre, puisque les négociations entre syndicats et patronat se poursuivront dans le courant du mois d’octobre.