la délégation suisse à la 5e Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies est restée « coite » lors des discussions qui ont suivi la présentation de son rapport en novembre 2012

Respect et application des principes et droits fondamentaux au travail dans les Organisations internationales du système des Nations Unies la bienveillance helvétique n’a pas été encore réalisée

Monsieur le Conseiller fédéral,

En revenant sur l’objet de nos échanges concernant le droit à la négociation collective au sein des institutions des organisations des Nations Unies, nous avons l’honneur de vous saluer en qualité de futur premier citoyen du pays, et nous vous félicitons pour votre élection à cette charge.

Par notre adresse au chef du Département fédéral des affaires étrangères du 23 mars 2012* notre Communauté et sa composante New Wood l’informaient qu’un organe de l’Assemblée générale des Nations Unies demandait officiellement la reconnaissance du droit précité.

Vous nous aviez répondu le 16 mai 2012** que la Suisse attache une grande importance à ce sujet et qu’elle « va continuer ses efforts visant à l’amélioration du respect des principes et des droits fondamentaux au travail dans le système onusien. Fidèle à cette approche, elle examinera avec bienveillance ces recommandations et s’engagera de manière constructive lors de la 67e session de l’Assemblée générale dans les discussions avec les autres Etats membres portant sur la gestion des ressources humaines et sur les conditions de travail au sein de l’ONU et de ses agences spécialisées. »

Or il se trouve que Monsieur l’Inspecteur Gérard BIRAUD du Corps commun d’inspection des Nations Unies nous a malheureusement confirmé que la délégation suisse à la 5e Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies est restée « coite » lors des discussions qui ont suivi la présentation de son rapport en novembre 2012 ; rapport dont la Recommandation sur la mise en oeuvre des droits du travail dans l’Organisation des Nations unies visait un but que vous soutenez : l’amélioration du respect des principes et des droits fondamentaux au travail dans le système onusien.

Comment se fait-il que la Suisse - qui a des obligations morales particulières en tant que pays hôte à l’égard des travailleurs occupés par les institutions des Nations Unies sises sur son sol - s’abstienne, et que le seul pays à se déclarer favorable à cette recommandation soit l’Iran ?

L’attitude de vos subordonnés est apparue en totale contradiction avec les assurances que vous nous aviez données ; de plus nul n’a pu faire état - dans le giron des décideurs concernés - de discussions informelles qui auraient pu contribuer à modifier le dénis qui prévaut encore à ce jour.

Le sentiment d’injustice des personnels des institutions des Nations Unies va croissant, et la récente décision*** du Secrétaire général des Nations Unies Ban Ki-Moon de ne plus reconnaître les syndicats de l’Organisation, alors qu’ils représentent plus 65000 travailleurs et travailleuses, confine ces derniers dans une discrimination patente par rapport au droit à la négociation collective dont jouissent tous les autres dans nos démocraties. Face à cette situation inique, ils se sont résolus à organiser un événement le 10 décembre 2013 à l’intérieur du Palais des Nations, devant la Salle des droits de l’homme. Il se déroulera entre 13h et 14h avec des discours.

Parce que nous voulons croire que votre nouveau statut de Président de la Confédération vous permettra de mieux faire respecter vos engagements du 23 mars 2012, nous vous invitons à les réitérer par un message aux personnes concernées, lequel pourrait être porté de vive voix ce prochain mardi par le chef de notre Mission permanente de la Suisse près les organisations internationales à Genève.

Voilà quelques jours qu’un grand homme qui préconisait l’égalité, le suffrage universel avec un homme une voix, devenu chef d’Etat ayant réalisé ses engagements, s’est éteint. Au nom du peuple suisse vous avez adressé à celui d’Afrique du Sud un message de condoléances dont nous sommes fiers : l’action de Nelson MANDELA en « faveur de la liberté, des droits de l’homme, de la démocratie, du règlement pacifique de conflits ... a marqué l’histoire du monde de la deuxième moitié du XXe siècle. Les valeurs de justice, de paix, du respect d’autrui, de tolérance et d’humanité qu’il incarnait resteront pour longtemps gravées dans les mémoires. »

Cet hommage clairvoyant nous fait espérer une entreprise courageuse de votre part dans le domaine de la cause dont nous vous entretenons.

Aussi nous vous prions de croire, Monsieur le Conseiller fédérale et futur Président de la Confédération, à l’expression de notre parfaite considération.

Par prévenance vu les échéances, copie va à

Mission permanente de la Suisse près les organisations internationales à Genève
Rue de Varembé 9-11
case postale 194
1211 Genève 20
mission.switzerland@itu.ch

*http://www.cgas.ch/SPIP/spip.php?article2083
**http://www.cgas.ch/SPIP/spip.php?article2562
***http://www.cgas.ch/SPIP/spip.php?article2537

Claude REYMOND, secrétaire syndical CGAS

Jacques VIGNE, membre du comité New Wood