Communauté genevoise d’action syndicale

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Derrière le « comité de libération de la saucisse »... ...la tactique du salami !

mercredi 11 septembre 2013 par Claude REYMOND

22 septembre 2013 : refusons le travail de nuit dans les magasins de stations-service
« Libérer la saucisse à rôtir et la pizza surgelée », telle est la proposition alléchante proposée ces dernières semaines par les partisans d’une modification de la loi sur le travail qui vise à permettre l’emploi de personnel entre 1h et 5h du matin dans les magasins de stations-service situés sur les aires d’autoroute ou le long d’axes de circulation importants fortement fréquentés par les voyageurs. Derrière cette campagne de votation mensongère, puisqu’elle consiste à faire croire à la population qu’elle est appelée à voter sur des restrictions d’assortiment, se joue en fait la question de la libéralisation des heures d’ouverture des magasins, et plus largement celle du travail de nuit. Derrière la proposition de libérer la saucisse à rôtir se pose également la question des conditions de travail du personnel amené à les vendre...

Coupé en petits morceaux, c’est bien plus digeste !

La tactique du salami consiste à introduire, pas à pas, des exceptions aux lois qui protègent les salarié-e-s pour pouvoir transformer ensuite cette exception en règle générale. En procédant par petits pas, les milieux patronaux se défendent ainsi de toute volonté de démantèlement de la loi sur le travail, faisant passer ces révisions pour des points de détail, sans conséquences. La proposition de libéralisation du travail de nuit dans les magasins de stations-service n’est cependant que le premier pas d’une vague de demandes de la droite patronale pour une dérégulation des heures d’ouverture des commerces. A peine celle-ci acceptée par le parlement en décembre dernier, une nouvelle motion apparaissait demandant que le travail de nuit soit libéralisé dans tous les magasins de moins de 120 m2, quelque soit leur emplacement, au nom de la libre concurrence.

La libéralisation du travail de nuit dans les magasins de stations-service, votation test

La proposition de libéralisation du travail de nuit dans les magasins de stations-service est le premier pas d’une vague de projets fédéraux pour une dérégulation des heures d’ouverture des commerces. La droite patronale ayant perdu 9 votations cantonales sur 10 ces dernières années, elle concentre aujourd’hui ses attaques au niveau national pour imposer ce que les cantons ont refusé.

Deux projets sont aujourd’hui encore en phase d’étude en attendant le sort que réservera la population à la votation test du 22 septembre. Il s’agit d’une part de la motion du conseiller aux Etats PDC Filippo Lombardi qui vise à imposer aux législations cantonales des heures d’ouverture minimales des commerces de 6h à 20h la semaine et 19h le samedi. Il s’agit d’autre part d’une motion du conseiller aux Etats PLR Fabio Abate qui prévoit d’étendre l’autorisation du travail du dimanche dans les magasins à tous les grands centres urbains. S’agissant de la modification d’une ordonnance d’application, et non d’une loi, cette dernière proposition ne pourra en aucun cas être soumise à votation.

Le 22 septembre 2013 envoyons un signal fort à ceux qui voudraient nous imposer l’extension des heures d’ouverture des commerces au mépris des décisions populaires !

une modification de loi qui péjore les conditions de travail du personnel de vente sans aucune compensation !

La possibilité d’employer du personnel entre 1h et 5h du matin dans les magasins de stations-service entrainera la mise à disposition 24h/24 du personnel qui y est occupé. Dans le cas des stations-service, ce travail de nuit est d’autant plus néfaste pour la santé que les salarié-e-s alors isolé-e-s font face à un sentiment d’insécurité alimenté par la multiplication des actes de brigandage dont ces établissements font l’objet.
Ces péjorations sont malheureusement prévues sans aucune compensation pour le personnel de vente, massivement dépourvu de toute convention collective de travail qui pourrait les protéger ! Contrairement à une croyance répandue, le travail régulier de nuit n’est en effet pas automatiquement mieux rémunéré. La seule compensation prévue par la loi est la possibilité de récupérer en congés supplémentaires 10% des heures de nuit travaillées, soit 6 minutes par heure. Cette modification s’attaque donc à une catégorie d’employé-e aux conditions déjà les plus précaires sans qu’aucune revalorisation de ces conditions n’ait été prévu !

PS:

Comité référendaire genevois "Non à la journée de travail de 24 heures"