Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Grève à l’imprimerie de la BaZ

mardi 12 février 2013 par _information fournie par la composante

Les rotatives sont restées à l’arrêt à Bâle, dans la nuit de dimanche 10 à lundi 11 février 2013. Rien n’est sorti cette nuit-là des presses de l’imprimerie Zeitungsdrucker AG. Sont concernés une partie de l’édition du magazine Coopzeitung et l’édition de lundi de la Basler Zeitung (BaZ).

Les grévistes protestaient contre l’arrogance de la direction, qui prévoit de fermer le site au 31 mars et qui s’est opposée à toutes les revendications ainsi qu’à une variante proposée par le personnel. Celui-ci exige des indemnités de départ, une prolongation du délai de congé et des négociations sur un plan social avec la participation des syndicats. Enfin, une pétition au titre sans ambiguïté (« Messieurs, nous ne nous laisserons pas jeter ainsi à la rue ! ») souligne que le personnel n’est pas prêt à baisser les bras.

Depuis le 8 janvier, il est clair que l’imprimerie de la BaZ « die Zeitungsdrucker » fermera ses portes à fin mars 2013. La fermeture touche 96 personnes. Malgré quelques mises à la retraites anticipée, les offres d’engagement de Tamedia et la reprise des apprenti-e-s, quelque 72 personnes se retrouvent à la rue.

Lors d’une première assemblée du personnel, les travailleurs/euses avaient exigé, le 11 janvier, une prolongation du délai de consultation jusqu’au 22 mars 2013. En effet, la formulation de variantes demande plus de temps que les deux semaines prévues pour la consultation sur les moyens de maintenir des emplois (art. 335f CO). Le personnel demandait en outre que la commission du personnel soit accompagnée par le syndicat syndicom aux négociations sur le plan social, afin de profiter de son expérience en la matière.

Le groupe Basler Zeitung Medien (BZM) n’a pas prolongé le délai de consultation et n’a voulu admettre syndicom aux négociations qu’avec un statut d’observateur. Sans même prendre la peine d’informer la commission du personnel, la direction de l’entreprise a transmis le 22 janvier un premier projet de plan social à l’Office cantonal de l’économie et du travail. Ce n’est que le 29 janvier qu’elle a soumis cette offre particulièrement maigre à l’assemblée du personnel. Le personnel y a répondu en formulant ses propres revendications :

  • prolongation des délais de congé
  • indemnités de départ
  • soutien financier au recyclage ou à des activités de formation et de perfectionnement
  • indemnisation en cas de reprise d’un emploi moins bien payé
  • rentes-pont
  • indemnité de déménagement

La direction du groupe a pris note de ces revendications, en signalant que le groupe bâlois était au bord de la faillite et donc qu’il n’y avait guère d’argent à disposition pour soutenir les personnes licenciées. Elle avait visiblement oublié que BZM possède des investisseurs riches à millions, avec Christoph Blocher et Tito Tettamanti. Le 7 février a suivi une réponse plus précise, qui rejetait tant les indemnités de départ que des rentes-pont demandées.

Une arrogance inouïe

La remarque de Rolf Bollmann, selon qui le personnel de l’imprimerie aurait très bien pu se constituer un 3e pilier pour garantir le niveau de ses rentes, témoigne de l’arrogance inouïe des managers. Il a ajouté que tout le monde pouvait retrouver du travail après 60 ans à condition de le vouloir, et qu’il en était lui-même un bon exemple...

Il a été décidé à l’unanimité, au cours de l’assemblée du personnel organisée le même jour, que les collaborateurs/trices n’accepteraient ce maigre plan social qu’à condition d’obtenir, en récompense de leur travail et de leur fidélité, une indemnité de départ égale à 1000 francs par année d’ancienneté.

Cette revendication a été transmise à la direction de l’entreprise, avec un délai de réponse fixé à vendredi soir 8 février à 18h00. Ce n’est qu’après l’expiration de ce délai que ces Messieurs ont fait savoir par leur secrétaire qu’ils s’exprimeraient sur la question le lundi 11 février au soir.
Les imprimeurs ne sont plus disposés à tolérer cette attitude arrogante. Les machines sont restées arrêtées la nuit du 10 au 11 février. Ni la BaZ ni le magazine Coopzeitung n’ont été imprimés à Bâle cette nuit-là.

Pétition :

Nous ne partirons pas sans indemnité pour notre dur labeur et notre fidélité. Messieurs, nous ne nous laisserons pas jeter ainsi à la rue ! www.syndicom.ch/diezeitungsdrucker

PS:

Renseignements :

Sonia Regna, secrétaire régionale responsable du secrétariat régional de Suisse du Nord-Ouest, 079 643 55 14

Roland Kreuzer, responsable du secteur Médias de syndicom, 079 759 49 72