Communauté genevoise d’action syndicale

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Communiqué de presse à propos du budget 2013 08 novembre 2012

Le Syndicat des Services Publics s’oppose totalement aux plans d’économies présentés par les partis de droite

jeudi 8 novembre 2012 par _information fournie par la composante

Le Syndicat des Services Publics s’oppose totalement aux plans d’économies présentés par les partis de droite (Parti libéral-radical en tête, UDC et MCG), dans le cadre des débats sur le budget 2013. Ces plans d’économies dessinent la société que ces milieux appellent de leurs vœux : douce pour les riches et les puissants, l’oligarchie financière, le patronat, les milieux immobiliers, et dure envers la majorité de la population.

Il dénonce le putsch parlementaire récent de ces partis qui ont renvoyé le budget 2013 du Conseil d’Etat déjà très contestable (25 millions d’économies prévues à l’hôpital, démantèlement du service du planing familial, etc.) en exigeant dans un 1er temps 120 millions d’économies supplémentaires au minimum. Ces partis sont en revanches unanimes pour proposer un renforcement exclusif des fonctions régaliennes de l’Etat (police, prisons, justice) ; cela signifie donc qu’elles exigent au bas mot 150 millions d’économies supplémentaires dans les grands secteurs que sont la santé, le social et l’éducation !

Le SSP s’insurge contre le nouveau plan récemment présenté par le PLR qui prévoit désormais 345 millions d’économies supplémentaires par rapport au budget du Conseil d’Etat et 85 millions d’impôts nouveaux au détriment des plus pauvres et des classes moyennes ! Il considère particulièrement scandaleuse la proposition du PLR de porter la taxe personnelle de chaque contribuable de 25 frs à 365 frs par an, alors même que ce parti s’est récemment opposé becs et ongles à la proposition du Conseil d’Etat de suspendre pendant 2 ans le bouclier et les niches fiscales en faveur des nantis.

Le SSP dénonce un plan qui veut opérer des coupes sombres dans des secteurs dont les prestations sont essentielles pour la population puisqu’ils répondent à ses besoins en matière d’éducation, de social et de santé. Les services publics sont un bien commun qu’il faut absolument préserver contre toutes les tentatives de les affaiblir pour ouvrir de nouvelles zones de profits aux investisseurs (hôpitaux ou écoles privées).

Le SSP appelle à une forte mobilisation contre ce plan du PLR qui s’attaque à l’ensemble de la population à travers une réduction drastique des moyens du secteur public, ce qui implique une attaque très dure contre les salariés du secteur public qui sont en 1ère ligne puisqu’ils produisent les prestations mentionnées (réduction des effectifs, suppression des annuités, suppression du pont de fin d’année, suppression du pont AVS (plend), remplacement des fonctionnaires à un pour deux départs, suppression pure et simple de services, réduction des moyens informatiques, réduction linéaire dans les états-major de département). La péjoration massive des conditions de retraite fait partie de cette attaque globale de la droite contre les services publics et les salariés de la fonction publique.

Le SSP dénonce les attaques récurrentes contre les salarié-e-s de la fonction publique, lesquels sont de plus en plus pris comme boucs émissaires par ces milieux, pour escamoter leur responsabilité dans la crise actuelle qui est une crise de leur système. Les salarié-e-s de la fonction publique en ont ras-le-bol de ces attaques incessantes alors qu’ils sont déjà confrontés à des formes de management toujours plus autoritaires et formalistes.

Le SSP condamne le plan du PLR qui vise à préparer la population à se serrer la ceinture et accepter des économies drastiques sur les services publics pour ouvrir la voie à de nouveau cadeaux fiscaux, cette fois en faveur des entreprises : le Conseil d’Etat propose en effet de réduire massivement l’impôt sur les profits des entreprises pour aligner ceux-ci sur les taux de complaisance accordés aux multinationales et institutions financières qui établissent leur siège à Genève. Cette mesure priverait l’Etat de 550 millions de recettes annuelles, après deux baisses d’impôts en faveur des plus riches entrées en vigueur en 2000 et 2010 qui ont déjà privé l’Etat de 1 milliard de recettes annuelles. Et ceci, sans compter les 2,3 milliards à charge de l’Etat pour sauver la BCG, lesquels n’ont pas été perdus pour tout le monde.

Ce plan vise aussi à préparer la population à accepter passivement les mécanismes du frein à l’endettement, un instrument redoutable pour qui veut avancer dans la voie du démantèlement des services publics essentiels.
Le SSP s’oppose de plus frontalement aux plans de l’UDC qui propose une réduction linéaire de 5 % sur tous les départements, sauf la sécurité et veut imposer aux salariés de la fonction publique une augmentation du temps de travail à 42 heures.

Il exprime enfin son total désaccord avec la proposition du MCG visant à augmenter l’impôt à la source des frontaliers. Nous condamnons ces tentatives de dresser les salariés les uns contre les autres. Le MCG, bien loin de s’en prendre aux profiteurs ou aux multinationales qui s’installent à Genève pour échapper à l’impôt et planifient depuis le canton leurs opérations prédatrices dans le monde entier, entend une fois de plus faire des frontaliers un « bouc émissaire ». Cette proposition du MCG divise les salariés et participe d’une vision totalement étriquée alors qu’on doit parler en termes de région, et refuser catégoriquement de monter les populations les unes contre les autres.

En conclusion, le SSP appelle toutes les forces de la gauche à se réveiller et à constituer un front commun contre l’arrogance du PLR et de ses acolytes, pour refuser ces plans de démantèlement du secteur public et d’attaques à des services publics essentiels pour la population.

Dans cette perspective, le SSP est disponible pour participer à la constitution de ce front commun et poursuivra quant à lui les discussions engagées avec le cartel intersyndical pour appeler unitairement à une mobilisation de la fonction publique contre ces attaques aux salariés du secteur et contre ces plans de démantèlement des services publics.

Il engagera de plus résolument sa campagne dans la perspective de la votation du 3 mars contre la loi sur les retraites de la fonction publique, laquelle s’inscrit dans le cadre de cette attaque globale de la droite.