Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

Rue des Terreaux-du-Temple 6 - 1201 Genève

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Goûter avec Claparède, Piaget et Rousseau

9 septembre 14h à 17h au Parc des Bastions

Rassemblement 2 x NON contre l’école de l’exclusion

lundi 4 septembre 2006 par Claude REYMOND
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Programme (voir le fichier joint) :

Dès 14h - « Savoir dire NON » : chansons pour l’école, contre l’exclusion. Avec Syane, Sébastien Gabriel, Hugo, Valentine, Gossip, Nicole Leu et Christophe Leu, Pierre Alain

14h30 - « C’est la faute à Claparède, Piaget et Rousseau... » : allocutions pour une école de l’intégration

Jusqu’à 17h - création à la gouache d’une oeuvre collective et citoyenne, que notre comité souhaite remettre au Conseil d’Etat, dont les recommandations de vote sur les objets concernés sont semblables aux nôtres.
Tartes aux pruneaux et boissons offertes


Genève est une cité moderne, plurielle, cosmopolite, socialement plus complexe et conflictuelle, moins stable et homogène que des cantons dont l’école reste à la fois davantage protégée et respectée.

Les enquêtes internationales montrent que plus les contraintes sociales sont intenses, plus l’échec scolaire a tendance à s’aggraver. L’école genevoise aurait donc besoin de faire mieux, mais l’inquiétude générale provoque l’affrontement des idées, raidit les positions et empêche paradoxalement d’innover.

Comment sortir de l’impasse si nous prenons le problème - l’exclusion des plus faibles - pour la solution ?

Tournons-nous donc vers le passé, non pour y chercher refuge, mais pour nous rappeler ce que fut Genève, et la voie que certains de ses enfants ont contribué à tracer.

Edouard Claparède, Jean Piaget et Jean-Jacques Rousseau sont trois des figures tutélaires de « l’esprit de Genève ». Leurs noms sont gravés aux coins de nos rues, aux frontons de nos écoles, sur le socle de statues agrémentant la ville.

N’ont-ils rien d’autre à nous léguer ? Qu’ont dit ces précurseurs qui pourrait situer, dans le temps long de notre histoire, les questions aujourd’hui posées ?

Rousseau faisait de l’instruction publique la condition de la démocratie. Les travaux de Piaget ont montré qu’il faut croire que l’enfant est éducable pour (bien) enseigner. Et Claparède prônait une école qui évalue pour aider à apprendre, pas pour punir et hiérarchiser.

Ils résument à eux trois les enjeux du scrutin du 24 septembre 2006...

1. Rousseau : généraliser l’instruction, condition de la démocratie

« Qu’on destine mon élève à l’épée, à l’église, au barreau, peu m’importe. Vivre est le métier que je veux lui apprendre. Et la fortune aura beau le faire changer de place, il sera toujours à la sienne. »

Rousseau pense que l’égalité entre les hommes passe par l’accès de tous à l’éducation. Les futurs magistrats, prêtres ou soldats n’exerceront pas les mêmes fonctions, mais chaque enfant deviendra un jour citoyen et devra connaître à ce titre les savoirs, les pratiques et les valeurs qui fondent le « contrat social », le pacte protégeant les intérêts de chacun au nom même de l’intérêt commun.

2. Piaget : croire que l’enfant est éducable, condition de l’enseignement

« Le but principal de l’enseignement est de développer l’intelligence et surtout d’apprendre à la développer aussi longtemps qu’elle est capable de progrès. »

Piaget considère l’intelligence comme une faculté d’adaptation commune à tous les hommes.

Les enfants peuvent tous apprendre, et ils le font d’autant mieux que les adultes cherchent à les stimuler, tiennent compte de leur manière de raisonner, les croient capables d’accéder aux savoirs et aux compétences qui permettent de vivre et de penser par soi-même.

3. Claparède : évaluer pour informer, condition de l’apprentissage

« Une note basse ne saurait en aucun cas porter secours à une intelligence insuffisante. »

Claparède juge que l’organisation de l’école ne peut pas tout, mais qu’elle a un impact important sur ce qu’apprennent ou non les élèves. Tout miser sur les mauvaises notes, les rangs, les punitions, les concours et les prix, c’est placer la motivation en dehors de la leçon, inciter les enfants à ne viser que la moyenne, éliminer les plus faibles en sanctionnant leur retard au lieu de les aider à progresser par un soutien adapté.

« L’école actuelle veut tout hiérarchiser ; ce qui importe avant tout, c’est de différencier ». Claparède propose une pédagogie « sur mesure », qui tienne compte des différences pour mieux conduire chaque élève vers la culture générale dont il pense comme Rousseau qu’elle forme « le lien spirituel entre les hommes d’un même milieu et d’une même génération ».

En somme : comment se plaindre des écarts de résultats si l’évaluation cherche sans cesse à classer au lieu de conduire à apprendre dès le début de la scolarité ?

PS:

Comité unitaire 2 x NON | Collectif 2 x NON, Coordination enseignement, Former sans exclure, Groupement des associations de parents d’élèves, Société pédagogique genevoise, Groupe romand d’éducation nouvelle, Association des étudiants de la licence mention Enseignement, solidaritéS, les Socialistes, Les Verts, Mouvement Populaires des Familles, Unia le syndicat, Association des Parents d’Elèves des Grottes, Citoyens pour une école performante, Ne cassons pas l’école, Syndicat interprofessionnel de travailleuses et travailleurs, Communauté genevoise d’action syndicale, Syndicat suisse des services publics