Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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La mobilisation n’est pas une garantie absolue ; la résignation l’est encore moins !

mardi 9 octobre 2012

Malgré une mobilisation que les services publics n’avaient pas connue à Genève depuis des années, la loi sur la fusion des caisses de retraite a été acceptée par le Grand Conseil le 14 septembre.

Est ainsi entérinée une fusion qui se réduit à nous faire cotiser plus et plus longtemps - jusqu’à 335 francs par mois durant quatre années supplémentaires - pour toucher des rentes réduites, amputées, selon les cas, de 500 à 1500 francs … par mois.

Certes, si on s’était mobilisé plus tôt, essayé de généraliser les débrayages qui s’étaient déroulés en 2010 et 2011, plutôt que de miser sur un accord au rabais imposé par le Conseil d’Etat et censé « nous protéger du pire » on n’en serait peut-être pas là.

En fin de compte et une fois encore, ce ne sont pas les concessions faites qui nous ont mis à l’abri d’attaques plus dures, bien au contraire ! Elles ne nous ont pas protégés l’an passé lorsqu’il s’est agi de concéder une demi annuité – le Parlement nous en a pris une entière -, elles ne nous ont pas protégés davantage cette fois.

Dès lors, la seule arme qui nous reste, est celle du référendum, ne pas y avoir recours signifiant accepter la péjoration. C’est à ce droit constitutionnel dont l’usage n’est pas à ostraciser car il en va des droits fondamentaux que le SSP a décidé de recourir.

Certes, le terrain du référendum est difficile avec une opinion publique labourée par la propagande contre nous.

Devons-nous cependant continuer à nous laisser culpabiliser du fait qu’on soigne les malades et les vieilles personnes, qu’on éduque les enfants, qu’on assure la circulation et le fonctionnement de l’administration et qu’on est payé pour ça ? Et accepter que, dans la foulée de la Loi sur la fusion des caisses, on nous vote un budget qui nous oblige, une fois de plus, à passer à la caisse ?

Nos chances de gagner la votation sont faibles mais on fera tout pour essayer de gagner. Et, même en cas de défaite la démonstration qu’une opposition à ces mesures existe sera un message pour les pouvoirs publics et tous les milieux tentés d’aggraver la loi votée le 14 septembre, qui deviendrait dès lors effective.

Loin d’être un dernier rempart, celle-ci ouvre la porte à de nouvelles augmentations de cotisations et réductions des prestations. D’après la loi, le Grand Conseil peut adopter de telles mesures si les objectifs de recapitalisation ne sont pas atteints, à cause de rendements insuffisants ou de baisse ultérieure du taux technique par exemple.

L’adoption de telles mesures rendrait d’ailleurs parfaitement vain le rappel, dans la loi, de la « primauté des prestations » puisque, dans les faits, l’objectif de capitalisation l’emporterait.

Par contre, si la loi était refusée lors du vote, ce serait le retour à la situation actuelle, à la CEH et la CIA avec leurs plans de prestation respectifs. Il faudrait alors remettre l’ouvrage sur le métier, si le Conseil d’Etat voulait toujours les fusionner, mais dans un rapport de forces nouveau, résultant de la mobilisation.

Subsisterait l’urgence de mesures de recapitalisation conformément à la loi fédérale. D’aucuns craignent qu’un refus de la Loi n’encourage les patrons ou une partie d’entre eux à nous en imputer l’essentiel par une autre répartition de l’effort.

Si la mobilisation n’est pas une garantie absolue contre un tel risque, la résignation l’est encore moins. A maintes reprises le Parlement nous a démontré qu’à chaque fois qu’on lui a tendu l’autre joue, il ne s’est pas fait prier pour frapper.

Par contre, la détermination du personnel et du syndicat pourrait les faire réfléchir deux fois avant de frapper à nouveau. C’est cette détermination que le référendum exprime.

Paolo Gilardi, membre du Comité national du SSP



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