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« La santé publique constitue un pilier essentiel de la politique sociale de la révolution… Une conquête de base et un bien auquel nul n’est disposé à renoncer », souligne le chirurgien cubain Nélido González Fernández. Il rappelle que la santé et l’éducation « continuent d’être les principales bannières politiques » du processus commencé à Cuba en 1959. González, vice-directeur de l’Institut national d’oncologie et de radiothérapie INOR de La Havane, est aussi vice-président de la Société cubaine d’oncologie, de radiothérapie et de médecine nucléaire. Depuis des années, il est un des principaux interlocuteurs et promoteurs des programmes de mediCuba-Suisse dans l’ile des Caraïbes.
Les changements dans l’organisation de l’économie entrepris à Cuba ces dernières années déterminent « un programme de régionalisation et de densification pour rendre le système national de santé plus efficace ». Cela implique, explique Nélido González, « de prévoir les ressources là où elles sont le plus nécessaire et de les utiliser de la manière la plus rationnelle ».
Malgré ces réajustements, l’ouverture internationale de Cuba n’est pas remise en cause. « Nous n’avons pas renoncé à notre internationalisme. Nous avons aujourd’hui plus de médecins en activité dans différents pays que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) elle-même ». Là où nos partenaires ont les moyens économiques de rétribuer de quelque manière ces services, « la présence de notre personnel reçoit une contrepartie qui contribue à la viabilité de notre système de santé ».
Les ajustements internes en cours à Cuba – c’est-à-dire les « changements et le perfectionnement de notre modèle économique » - déterminent que les différentes formes de solidarité internationale, comme celle de mediCuba, « jouent un rôle très important ».
En particulier, parce qu’avec la décentralisation économique, « nous attachons une grande importance aux programmes et aux projets de développement local », qui sont aussi stimulés par la coopération solidaire internationale.
De plus, explique Nélido González, avec le remplacement par le travail à compte propre [ndr : petites entreprises dans le secteur des services, notamment] d’un nombre infini d’activités jusqu’ici exercé par l’Etat, « la collaboration du gouvernement cubain avec des ONG internationales comme mediCuba est un complément salutaire. Spécialement pour assurer le bien-être de base, conformément aux objectifs de la Révolution ».
Le docteur González conçoit cette coopération solidaire en provenance de la Suisse « comme un exercice horizontal et transparent. Nous pouvons prouver clairement où va chaque ressource et comment les dons sont utilisés, en donnant une totale garantie qu’il n’existe pas la moindre possibilité de corruption à Cuba », au contraire de ce qui se passe dans tant d’autres pays, relève González. Il a connu de près la réalité européenne de la coopération durant un séjour à Berne (Suisse), pour effectuer il y a plusieurs années un post-grade.
Un élément essentiel de la coopération, « c’est que nous et nos partenaires internationaux comme mediCuba avons une même vision de la santé et de la politique. Cette solidarité est engagée, ce qui a permis de gagner la confiance de nos autorités et de stimuler la confiance mutuelle entre les acteurs de cette solidarité », souligne González.
Quant à de possibles problèmes ou tensions entre la coopération et les exécutants locaux, « ils dérivent de nos propres faiblesses au moment d’élaborer et de mettre en œuvre certains projets ». Nous sommes conscients, insiste le docteur González, « que parfois les plans de travail connaissent des retards pour différentes raisons. De plus, nous vivons une tension supplémentaire, lorsque les projets exigent d’acquérir certains produits à l’extérieur ».
Néanmoins, durant « ces 20 ans de présence de mediCuba, nous avons été témoins de la compréhension et de la flexibilité de cette organisation… A tout moment, ils ont été capables de s’adapter et de rechercher avec nous des solutions aux problèmes survenus dans la réalisation des projets ».
Sans doute, ajoute le vice-président de la Société cubaine d’oncologie, tout aurait pu être mieux fait. Pour cela, « depuis le début, nous aurions dû avoir un meilleure expérience dans l’élaboration, la planification et la réalisation de projets ». Tout serait plus simple, en plus, si « nous ne devions pas affronter le blocus féroce des Etats-Unis, lequel complique toujours davantage notre travail », conclut le docteur González.
Sergio Ferrari, 30.09.2012
Traduction Hans-Peter Renk
Voir aussi : www.medicuba.ch