Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Communiqué de presse du 27 novembre 2011

DROIT AU SALAIRE MINIMUM : LA LUTTE CONTINUE !

lundi 28 novembre 2011

solidaritéS-GENÈVE

Le comité d’initiative pour le « droit à un salaire minimum » prend acte du rejet de son initiative cantonale (IN 142) à 54% contre 46%. Nous regrettons de n’avoir pas remporté une majorité en faveur de cette mesure indispensable de protection des salarié-e-s genevois contre le dumping salarial, mais ce n’est qu’un début la lutte continue. La proposition du droit à un salaire minimum légal est en effet aujourd’hui fermement sur la table : l’initiative fédérale de l’USS dans ce sens, qui sera déposée sous peu avec plus de 100 000 signatures, devra nous permettre de livrer cette bataille à l’échelle nationale et d’en sortir gagnants.

Aujourd’hui...

• Nous relevons que le score genevois est relativement serré : un électeur sur vingt en changeant d’avis pouvait/pourra faire basculer la majorité...

• Nous saluons l’engagement de tous les syndicats du canton, de toutes les forces progressistes et de nombre de militant-e-s dans cette campagne importante.
Merci à chacun-e !
• Nous nous félicitons des majorités populaires qui se sont dégagées en faveur du salaire minimum en Ville de Genève (avec près de 2/3 de OUI à Mail-Jonction par ex.), à Vernier (avec près de 60% de OUI aux Avanchets), à Carouge, comme aussi parmi les électeurs-trices Suisses de l’étranger... comme nous nous félicitons de l’acceptation de la même initiative impulsée par solidaritéS dans le canton de Neuchâtel.

Notre résultat genevois s’explique :

• d’abord par une campagne patronale de désinformation, de mensonge et de chantage appuyée par des moyens financiers significatifs. Désinformation : quant à l’affirmation que les salaires minimums exerceraient mécaniquement une pression à la baisse sur les salaires, ce que l’expérience internationale réfute (v. la Grande-Bretagne). Gros mensonge : quant au niveau d’un salaire découlant de notre initiative : les 2500.- agités comme épouvantail patronal ne correspondant à rien ni dans le texte de l’initiative, ni dans les considérants du TF à son propos. Chantage : en menaçant abusivement de liquider les CCT en cas d’acceptation de l’initiative...

• par les limites actuelles du droit supérieur fédéral qui rendait difficile de proposer un texte d’initiative plus précis. Droit fédéral que l’initiative nationale de l’USS entend modifier.

• par la situation antidémocratique qui veut que 50% des salarié-e-s genevois sont privés du droit de vote en matière cantonale et que la proportion est bien supérieure encore parmi les salarié-e-s les plus directement concernés...

• par un réflexe conservateur et de crainte, compréhensible mais déplacé, face à la crise économique et financière du système qui appelle au contraire un combat renforcé pour la protection et la défense des salarié-e-s et des plus démunis...

• enfin aussi par le fait que le « MCG » d’extrême droite a, une fois de plus, démontré que - comme toujours sur les questions sociales importantes - il joue les caniches à la botte du patronat et de la droite libérale, trahissant les intérêts populaires qu’il prétend représenter et appelant à voter contre le droit au salaire minimum et en défense du droit... au dumping salarial !

En conclusion...

solidaritéS appelle d’ores et déjà à commencer à construire sur le terrain un dispositif de campagne qui tire les leçons de ce vote et qui soit en mesure d’imposer en temps voulu à Genève un OUI populaire à l’initiative fédérale de l’USS pour un salaire minium de 4000.-

Dans l’immédiat, en la matière, l’initiative des syndicats genevois pour le renforcement du contrôle sur les entreprises doit également aboutir et être mise en œuvre !

Pour solidaritéS-GE
et le Comité d’initiative de l’IN 142 :

Pierre VANEK