Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Touche pas à mon salaire !

Halte à la sous enchère salariale

vendredi 14 octobre 2011 par _information fournie par la composante

Le 1er janvier 2012, la nouvelle grille salariale de la Convention collective nationale de travail (CCNT) pour le secteur de l’hôtellerie-restauration rentrera en vigueur. Elle prévoit un salaire minimum, pour les travailleurs-euses non-qualifié-e-s, de 3’400 francs par mois, ce qui équivaut au salaire minimum prévu par l’avenant cantonal genevois qui était en vigueur entre le 1er novembre 2006 au 31 décembre 2009 ! Ceci signifie que, pour le secteur, les salaires stagnent depuis plus de 5 ans désormais ...

Mais ce n’est pas tout... car la nouvelle grille salariale prévoit aussi la possibilité de baisser les salaires de 10% durant les 6 premiers mois à chaque engagement ! En effet, une note annexe à l’Art. 10 de la CCNT signale que « pour les prises d’emploi de collaborateurs de la catégorie 1 [collaborateurs sans apprentissage], il est possible, lors de toute prise d’emploi et pour une période d’introduction de 6 mois au maximum, de convenir dans un contrat de travail écrit d’un salaire inférieur de 10% au maximum ». Traduit en franc, fort ou faible qu’il soit, cela signifie des contrats à l’embauche de 3’060 francs par mois ! Et pour chaque nouvelle embauche, qui plus est !

Le syndicat SIT, qui n’est pas signataire de cette CCNT, dénonce cette clause inacceptable et exige sa non application à Genève !

En effet, cette clause est peut-être applicable ailleurs en Suisse, mais certainement pas à Genève où le coût de la vie ne permet tout simplement pas de vivre avec 3’000 francs par mois pour un travail à plein temps. Et qu’on ne nous parle pas de l’introduction du 13e salaire comme mesure compensatoire de cette baisse. En effet, ce dernier n’est pas assuré si les rapports de travail se terminent avant la fin du temps d’essai, ce qui signifie (en cas de non reconduction du contrat après le temps d’essais), que pour les trois premiers mois de chaque prise d’emploi la perte sèche dépassera les 1’000 francs, c’est- à-dire un tiers du salaire mensuel perçu !

De plus, le secteur de l’hôtellerie-restauration subit déjà un tournus excessivement important de personnel, la durée de vie moyenne d’un-e travailleurs-euse dans le secteur est de 9 mois ! Donc, malgré que cette durée des rapports de travail soit déjà l’un des principaux fléaux pour le secteur, voilà que l’on pousse encore plus les employeurs à licencier ! C’est quasiment une “prime au licenciement” qui ne va que rendre encore plus difficile la situation des travailleuses et travailleurs du secteur...

Bien évidemment, le SIT refuse cet état de fait et le fera savoir par une campagne que nous lançons au cri de “touche pas à mon salaire !”. Les permanents du secteur seront sur le terrain pendant ces prochaines semaines et jusqu’à la fin de l’année, en sillonnant les rues du canton qui ne sont jamais avares de cafés, restaurants et hôtels... Les travailleuses et les travailleurs seront informé-e-s des dangers liés à l’entrée en vigueur de la nouvelle grille salariale et seront invité-e-s à dénoncer toute proposition de travail à des salaires plus bas que ceux actuellement en vigueur. Car les employeurs, directement et par le biais de leurs associations patronales, seront invités, tout simplement, à ne pas appliquer cette clause ! Dans le cas contraire, nous dénoncerons publiquement tout employeur qui devrait passer outre la demande du syndicat. Car ce qui est légal n’est pas toujours légitime... Et la légitimité de la lutte syndicale ne sera pas remise en question par une convention collective qui ne respecte pas la dignité des travailleuses et des travailleurs de la branche !

En vue de ce qui précède, le syndicat SIT demande donc

  • aux travailleuses et travailleurs, de dénoncer auprès du syndicat toute diminution de salaire ou proposition d’embauche en dessous de 3’400 francs !
  • aux associations patronales du secteur, de reprendre à leur compte cette demande, en invitant leurs membres à ne pas péjorer les conditions de travail de la branche et dévaloriser ainsi les professions du secteur !
  • aux employeurs du canton, de ne pas jouer avec le dumping salarial en appliquant cette clause inacceptable !
PS:
Pour le syndicat SIT,
Giangiorgio Gargantini (076 577 97 09) Secrétaire syndical
SIT – 16, rue des Chaudronniers – case postale 3287 – 1211 Genève 3 page 2/2 tél : +41 (0)22 818 03 00 – fax : +41 (0)22 818 03 99 – www.sit-syndicat.ch – courriel : sit@sit-syndicat.ch