Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève
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Le chômage, tout le monde connaît. Beaucoup en ont été affectés. Pourtant, la réalité que vivent les chômeuses et chômeurs en fin de droits reste méconnue et mal jugée. La révision de la Loi sur l’aide sociale individuelle, en votation le 27 novembre, accentue les effets de la nouvelle loi fédérale sur le chômage. Depuis le 1er avril 2011,cette dernière a sabré la protection des chômeurs et en a privé beaucoup de tout revenu.
Contrairement à ce qui est affirmé, la nouvelle LASI n’augmente pas les moyens pour la réinsertion, elle les diminue. C’est une machine à faire des économies sur le dos des chômeurs de longue durée, à stigmatiser davantage les bénéficiaires de l’aide sociale et à biaiser les statistiques du chômage et de l’aide sociale.
En fermant le Service des mesures cantonales, et bientôt en suppri-mant les programmes cantonaux d’emploi formation, le Conseil d’Etat réduit gravement le dispositif cantonal de lutte contre le chômage. Il prive l’ensemble des chômeurs d’une indispensable protection contre l’exclusion et la précarité, en limitant les mesures d’insertion à l’aide sociale.
A l’origine, le RMCAS voulait éviter l’assistance aux chômeurs en fin de droits. La révision de la LASI les y renvoie et impose des stages d’évaluation de la « distance à l’emploi », pour trier les prétendus « employables » ou « inemployables ». Ainsi, le chômage structurel est nié et les chômeurs sont considérés comme seuls responsables de leur exclusion du monde du travail.
Avec son barème d’entrée plus restrictif, la révision de la LASI diminuera l’aide aux chômeurs en fin de droits et en privera beaucoup de toute prestation. Il faudra être plus pauvre pour bénéficier de la LASI ou à défaut, être à charge de sa famille ou des institutions caritatives. Il y aura une aide sociale à deux vitesses : pour les « employables » et les « inemployables ».
Certaines critiques envers le RMCAS sont partiellement fondées. A qui la faute, sinon au Conseil d’Etat qui a enterré les rapports d’évaluation critiques et refusé les moyens de l’améliorer. Plus que jamais, il faut garantir un revenu aux chômeurs en fin de droits et de réelles mesures de réinsertion.