Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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d’inacceptables mises en cause des droits de délégués syndicaux

mercredi 23 juin 2010 par Claude REYMOND

Intimidation, licenciement abusif et antisyndical, mise à pied ; d’inacceptables mises en cause des droits de délégués syndicaux se multiplient depuis quelque temps...

Les syndicats du canton de Genève, organisés au sein de la CGAS, après la multiplication « d’incidents » sans relation apparente entre eux, dénoncent un durcissement des conditions d’exercice de l’activité syndicale. Durcissement qui se traduit notamment par des pressions ou des mesures de rétorsion exercés à l’adresse de délégué-e-s, responsables ou simple militant-e-s syndicaux.

La CGAS souhaite alerter l’opinion publique, en apportant des témoignages directs ou indirects de cette dégradation sensible des rapports sociaux, qui constitue une menace pour les libertés démocratiques, à l’heure où les Constituants effacent d’un trait de plume des droits fondamentaux...
A cet effet nous avons convié la presse genevoise à une conférence de presse le mercredi 23 juin...


paru dans Le Courrier du 24 juin 2010

Les syndicats batailleront pour garantir les droits des militants

LIBERTÉ SYNDICALE• La répression contre des délégués des salariés inquiète les syndicats.En dévoilant quelques cas,ils annoncent vouloir veiller au grain.

MICHEL SCHWERI

Les coups de canif, parfois de machette, se multiplient à l’encontre des droits syndicaux. S’appuyant sur plusieurs cas récents, la Communauté genevoise d’action syndicale tire la sonnette d’alarme face aux « pressions, menaces ou licenciements envers des délégués du personnel » et annonce, par la voix de Marco Spagnoli, coprésident du Syndicat des services publics (SSP), qu’« elle ne lâchera pas un millimètre » dans ce domaine. Les organisations de salariés useront de la dénonciation publique, de toutes démarches juridiques pertinentes et de la mobilisation pour contrer cette remise en cause des libertés syndicales ou politiques.

« Flicage » des militants

Ces moyens sont notamment mis en œuvre pour s’opposer au renvoi à la maison de Paolino Casanova, membre historique de la commission du personnel de la Fondation Saint Gervais Genève. Partant à la retraite à fin octobre, il est « libéré de ses obligations professionnelles » dès le 1er juin par son employeur –en conservant son salaire– car une expertise informatique aurait révélé que le site internet dédié au sauvetage du Centre pour l’image contemporaine durant la campagne référendaire « avait été créé sous votre responsabilité personnelle et géré sur le serveur de Saint Gervais », selon la lettre reçue par le militant. Or, le site en question est hébergé depuis 2008 par une entreprise informatique extérieure, fait valoir le principal intéressé preuve à l’appui, tout en reconnaissant en être l’éditeur responsable. Technicien à Saint Gervais, il n’y dispose en outre pas d’un poste de travail informatisé, ajoute-t-il. Secrétaire du SSP, Karl Grünberg juge le motif « futile » puisque ce site relaie le point de vue « affirmé publiquement » par la commission du personnel. Il s’inquiète toutefois qu’un institut « de fouinage » faisant sa publicité en vantant son logiciel « craqueur de mots de passe » soit payé avec de l’argent public pour remonter les traces prétendument laissées sur des ordinateurs depuis des années par des militants. « C’est caricatural, s’emporte Pierre Vanek, permanent de Solidarités, voilà un employeur qui reproche à un syndicaliste de défendre l’intérêt des salariés et non celui de son patron et le met à pied pour cette raison. »

L’accusation est « totalement contestée » par l’avocat de M.Casanova, lequel réclame une copie de l’expertise informatique pour juger sur pièce. Mais Renate Cornu, présidente de la fondation, rejette cette demande et renvoie à son avocate, inatteignable hier, pour tout autre commentaire.

Autre lieu, autre problème mais le même souci pour les syndicats. Aux Hôpitaux universitaires de Genève, un pilier du SSP a écopé d’une plainte pénale pour diffamation à la suite d’un conflit motivé par du harcèlement psychologique dans un service. La cheffe mise en cause a été déplacée deux fois par la direction pour les mêmes raisons, explique la secrétaire syndicale Corinne Béguelin.

Elle a pourtant encore porté plainte contre le délégué syndical, lequel a été convoqué par la police. Si l’hôpital n’est pas concerné par cette procédure, Bernard Gruson comprend l’exaspération de la cheffe. « Elle a été traitée d’esclavagiste dans un tract édité par le syndicaliste, c’est clairement une atteinte à l’honneur », soutient le directeur général de l’établissement. « L’insulte ne peut faire partie du combat syndical », estime-t-il.