Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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déclaration de soutien au juge GARZON

vendredi 30 avril 2010 par Claude REYMOND

Le Comité de la CGAS (Communauté Genevoise d’Action Syndicale) lors de sa réunion du 29 avril 2010 adopte la déclaration suivante :

Nous sommes informés de la persécution judiciaire dont est l’objet le juge espagnol Baltasar Garzón de la part, entre autres, de Falange Española de las JONS, organisation qui a commis la plupart des homicides dont a été victime la société espagnole pendant et après la guerre civile.

La faute principale imputée au juge Garzón est d’avoir donné cours à une demande d’Associations de victimes de la dictature franquiste, entre autres l’ARMH (Association pour la Récupération de la Mémoire Historique), visant à redonner la dignité non reconnue à des personnes disparues, torturées, assassinées pendant la période allant de 1936 à 1975 dans le cadre de la Loi sur la Mémoire Historique de 2007 et la législation internationale en matière de crimes contre l’humanité.

Les victimes dites de “la République” ont toutes été reconnues, indemnisées et vengées largement sur de dizaines de milliers de victimes, la plupart innocentes, exécutées par les bourreaux de la dictature et jetés dans des fosses communes. Nous considérons qu’elles ont le droit minimum à être dignement ensevelies par leurs familles.

Seulement depuis la fin de la guerre civile, 1er avril 1939 à la fin de la dictature, environ 150’000 personnes furent exécutées par les sbires de la Falange Española de las JONS -partie accusatrice-, dont beaucoup pour le seul fait d’être des syndicalistes.

Il est pour le moins choquant que ce soit les héritiers des bourreaux de la Falange qui persécutent, 35 ans après la mort du dictateur, un juge qui ose porter le fardeau de faire justice à des victimes innocentes et permettre à leurs familles de faire enfin le deuil.

Etant donné l’imprescriptibilité des délits contre l’humanité dont la dictature franquiste est coupable, nous syndicats genevois, manifestons notre solidarité envers le juge Baltasar Garzón dont la trajectoire en défense de victimes des dictatures d’Amérique Latine dans le stricte respect du droit international est bien connue et demandons au Tribunal Suprême espagnol de faire cesser la persécution injuste dont il est victime ainsi que de donner suite aux demandes pendantes des victimes du franquisme.

Nous manifestons notre solidarité avec la déclaration commune de nos syndicats frères, CCOO et UGT en soutien du juge Baltasar Garzón d’avril 2010.

Genève, le 29 avril 2010