Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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assassinat de Evelinda Ramirez Reyes, membre du FRENA et du CUC

lundi 8 février 2010 par Claude REYMOND
Lic. Álvaro Colom
Presidente de la República
Casa Presidencial,
6ª Avenida 4-18, Zona 1
Ciudad de Guatemala
Guatemala
 
 
Téléfax : (+502) 2221-4423
 
 
Genève, le 08-02-2010

Monsieur le Président de la République,

Je m’adresse à vous au sujet de l’agression et de l’assassinat de Evelinda Ramirez Reyes, membre
du FRENA et du CUC, survenus le 13 janvier 2010. Cette agression a eu lieu alors qu’Evelinda
Ramirez Reyes revenait de la capitale, après avoir participé à une série de réunions tenues sur le
thème de l’énergie électrique et qui avaient pour objectif de dénoncer les tarifs excessifs et les
pratiques abusives perpétrées par DEOCSA-Union Fenosa et de revendiquer une gestion publique
de la distribution d’énergie électrique.

Cet assassinat vient s’ajouter à celui de Victor Galvez, lui-même membre du FRENA, qui a été tué le
23 octobre 2009, assassinat qui reste à ce jour impuni.

Le fait que l’agression ait eu lieu alors que les quatre personnes présentes dans le véhicule, toutes
membres du FRENA, revenaient de réunions sur Union Fenosa et qu’aucun vol n’ait été commis
écarte la probabilité d’un hasard malencontreux et indique qu’il s’agissait d’une attaque ciblant
spécifiquement les leaders de l’organisation.

Par conséquent, je vous prie instamment et avec tout le respect qui vous est dû :

  • D’ordonner une enquête immédiate et exhaustive sur l’agression armée dont ont été victimes
    les leaders du FRENA et qui a conduit à la mort de Evelinda Ramirez Reyes et fait deux autres
    blessés.
  • D’émettre immédiatement des mandats d’arrêt à l’encontre des responsables de cette
    attaque.
  • De lever l’état d’urgence dans le département de San Marcos et de ne plus utiliser l’état
    d’urgence comme réponse aux conflits sociaux, car cela les accentue et restreint les droits
    constitutionnels de la population à se réunir et à manifester.
  • D’effectuer le transfert du dossier de l’assassinat de Evelinda Ramírez Reyes à l’avocat général
    des droits de l’Homme du Ministère public.
  • D’exiger auprès du gouvernement de prendre des mesures immédiates afin de garantir la
    sécurité des membres du FRENA et en règle générale de toutes les personnes luttant pour la
    défense de leurs droits.
  • De demander au gouvernement d’écouter les revendications exprimées contre Union Fenosa
    et sa filiale DEOCSA et de favoriser une issue pacifique à cette situation.

Je vous souhaite, Monsieur le Président, de réussir à juguler les violences et exactions qui sévissent
dans votre pays, et vous adresse ici mes respectueuses salutations.

Claude REYMOND, secrétaire syndical CGAS

PDF - 109.1 ko
2010-02-08cgas_Guatemala-assassinat_REYES_Ramirez_Evelinda.pdf

Lic. Álvaro Colom
Presidente de la República
Casa Presidencial, 6ª Avenida 4-18, Zona 1
Ciudad de Guatemala
Guatemala
Telefax : (+502) 2221-4423 o (+502) 2238-3579
 
Estimado Sr. Presidente,
 
Me dirijo a usted con motivo del ataque y del subsecuente asesinato de Evelinda Ramírez Reyes, integrante del FRENA y del CUC, ocurrido el 13 de enero de 2010, mientras regresaba de una serie de reuniones sostenidas en la capital sobre el tema de la energía eléctrica, en particular para denunciar los cobros excesivos y otras prácticas abusivas de DEOCSA-Unión Fenosa y la reivindicación de una gestión pública de la distribución de la energía eléctrica.
Este asesinato se sume al de Víctor Gálvez, también líder del FRENA que fue asesinado el 23 de octubre de 2009, caso que queda todavía sin resolver.
 
El hecho que los cuatro integrantes de FRENA que se encontraban en el carro volvían de reuniones sobre Unión Fenosa y el hecho que no hubo ningún robo dentro del carro descarta la posibilidad de un ataque coincidencial y enfoca más bien en un ataque dirigido en contra de líderes de la organización.
 
Por consiguiente, de manera respetuosa y atenta, quisiera solicitar :
- Exigiendo una investigación inmediata y exhaustiva del ataque armado en contra de los/las líderes/liderezas, que resultó en el asesinato de Evelinda Ramírez Reyes y heridos de dos personas más.
- Instando por la emisión inmediata de órdenes de captura en contra de los responsables.
- Exigiendo el cese inmediato del Estado de Prevención en San Marcos, dado que no brinda seguridad y que restringe los derechos de la población de reunirse y manifestarse.
- Exigiendo medidas inmediatas por parte de las entidades gubernamentales para garantizar la seguridad de los integrantes del FRENA y de forma general, de todas las personas que luchan para defender sus derechos.
- Instando al gobierno que escuche las reivindicaciones expresadas en contra de Unión Fenosa y su filial DEOCSA y encuentre soluciones pacíficas al respecto.
 
COPIE va également à
 
GUATEMALA - ge
Mission permanente du Guatemala auprès de l’Office des Nations Unies et des institutions spécialisées à Genève
Chemin de Sous-Bois 21
1202 Genève
 
Sr. Raúl Antonio Velásquez Ramos
Ministro de Gobernación
6ª Avenida 13-71, Zona 1
Ciudad de Guatemala, Guatemala
Telefax : (00502) 2413 8658
Telefax : (+502) 2221-4423 o (+502) 2238-3579
 
Lic. José Amílcar Velásquez Zárate
Fiscal General de la República y Jefe del Ministerio Público
8ª Avenida 10-67, Antiguo Edificio del Banco de los Trabajadores, Zona 1
Ciudad de Guatemala, Guatemala
Telefax : (00502) 2411 9124 / (00502) 2411 9326
 
Secretario de Coordinación Ejecutiva de la Presidencia
5ª avenida 6-06 zona 1, Edificio IPM nivel 4.
Ciudad de Guatemala, Guatemala
Telefax : (+502)2230-1986
 
Ing. Carlos Ivan Meany Valerio
Ministro de Energía y Minas
24 calle 21-12, zona 12
Ciudad de Guatemala, Guatemala
Telefax : (+502)2476-2007
Lugar/Fecha
 
General de División Abraham Valenzuela González
Ministro de la Defensa Nacional
Avenida "La Reforma" 1-45, zona 10 (antigua Escuela Politécnica).
Ciudad de Guatemala, Guatemala
Telefax : (+502)2414-7101
PS:

Le mercredi 13 janvier dernier, aux environs de 20h30, la dirigeante Evelinda Ramirez Reyes,
membre du FRENA (Front de résistance dans la défense des ressources naturelles et des droits
des peuples) et du CUC (Comité d’unité paysanne), a été assassinée lors d’une attaque alors
qu’elle revenait d’une série de réunions tenues dans la capitale sur le thème de l’électricité et qui
avaient pour objectif de dénoncer les tarifs excessifs pratiqués par la DEOCSA (Union Fenosa)
et de revendiquer une gestion publique de la distribution de l’électricité.
Cet assassinat vient s’ajouter à celui de Victor Galvez, lui-même membre du FRENA, tué le 24
octobre 2009, assassinat qui reste à ce jour impuni.

Antécédents à l’assassinat

Union Fenosa est une entreprise multinationale de capital espagnol qui est présente au Guatemala depuis
1998, année de la privatisation de la distribution de l’énergie électrique du pays par le gouvernement de
Alvaro Arzu. Depuis plusieurs années, des milliers d’usagers ont dénoncé la mauvaise qualité du service
et les tarifs excessifs pratiqués. Selon le registre de la Commission nationale d’Énergie Électrique (CNEE),
entre le mois de janvier et le mois de mai 2009, plus de 90 000 plaintes ont été déposées contre les deux
filiales d’Union Fenosa au Guatemala : la DEOCSA (Distribuidora de Electricidad de Occidente) et la
DEORSA (Distribuidora de Electricidad de Oriente). Le Procureur des droits de l’Homme a également
reçu, dans la même période, 37 plaintes contre DEORSA et 41 contre DEOCSA.
Face à cette situation, les habitants du département de San Marcos ont commencé à s’organiser au sein
du FRENA. A la base des revendications du mouvement : les tarifs élevés pratiqués par l’entreprise et la
volonté de créer une entreprise municipale afin que l’électricité devienne un service public accessible à
tous. Les leaders du FRENA avaient déjà reçu des menaces pour le travail qu’ils réalisent.
Le cas de Victor Galvez, leader du FRENA à Malacatan, est emblématique. Agressé violemment une
première fois en juillet 2009, il a été assassiné en plein jour, dans le centre de Malacatan, de 30 coups de
feu, le 24 octobre 2009. Sa mort a provoqué beaucoup de rancoeur et de conflictualité dans tout le
département, comme en attestent les derniers blocages de route en décembre dernier.
Face aux protestations de la population et en particulier en réaction aux blocages de routes et aux
manifestations, le gouvernement a décrété l’état d’urgence pour le département de San Marcos le 22
décembre 2009. Toujours en vigueur, l’état d’urgence restreint fortement les libertés constitutionnelles
telles que le droit à la libre expression, le droit à se réunir et à manifester.

Les faits

Le 11 janvier dernier, une délégation du FRENA s’est rendue à la capitale pour mener à bien plusieurs
réunions avec diverses organisations de la société civile, ainsi que des organismes étatiques tels que le
ministère de la Défense, le ministère de l’Intérieur et le Secrétariat général de la Présidence. Ces réunions
ont été organisées dans le but de dénoncer DEOCSA, filiale de l’entreprise espagnole Union Fenosa, sur
la base d’une large documentation.
Une fois la série de réunions terminée, la délégation est repartie à San Marcos. Pendant le voyage, le pick
up rouge dans lequel se trouvaient Evelinda Ramirez Reyes et trois autres membres du FRENA a été poursuivi par une voiture blanche quatre portes avec deux passagers à bord, deux hommes âgés
d’environ 22 à 24 ans.

Au kilomètre 208 (à la hauteur de la propriété San Antonio Miramar) vers 20h30, le témoin a aperçu de
nouveau le même véhicule doubler le pick up rouge et lui couper la route. Les coups de feu ont commencé
à ce moment-là, tiré d’un autre véhicule, un pick up blanc qui s’était arrêté derrière la voiture des membres
du FRENA.

A cet instant, le chauffeur légèrement blessé par balle au ventre a tenté de faire marche arrière puis demitour.
Pendant cette manoeuvre, Evelinda s’est retrouvée face aux attaquants et trois balles l’ont atteinte à
la poitrine, à travers le pare-brise. Au même moment, le pick up rouge est tombé dans un fossé. Les trois
autres membres du FRENA ont réussi à s’échapper du pick up et à se cacher dans le fossé. Les
agresseurs sont descendus de la voiture pour les chercher, en vain.
Quand l’un des témoins qui avait fui est revenu vers le pick up 10 minutes plus tard (le temps que les
attaquants s’en aillent), Evelinda avait déjà succombé à ses blessures. Il est également important de noter
que rien n’a été volé à l’intérieur du pick up.

Evelinda Ramírez Reyes, âgée de 26 ans et mère célibataire d’un petit garçon de 5 ans, était membre du
FRENA et présidente du Conseil d’administration de la commune de Chiqurines de Ocos, San Marcos,
regroupée au sein du Comité d’unité paysanne – CUC.