Aéroport de Genève DNATA : la grève a payé !

Genève, le 15 janvier 2010

Grève commune dans un contexte commun
Le 2 janvier 2010 au matin le personnel de Dnata et Swissport s’est mis en grève. Depuis plusieurs années, le personnel des deux entreprises d’assistance au sol présentes à l’aéroport de Genève, Dnata et Swissport, fait face à une dégradation de ses conditions de travail. Les compagnies aériennes qui veulent offrir des billets d’avions toujours moins chers tout en appliquant des mesures de sécurité toujours plus chères mettent toujours plus fortement en concurrence les entreprises d’assistance. Cette concurrence est exacerbée par l’Aéroport International de Genève. Dnata et Swissport rognent alors sur le prix de leurs prestations pour s’arracher les marchés et en font porter les conséquences aux travailleurs-euses. Dans ce contexte commun le personnel des deux entreprises a donc décidé de se mettre en grève le même jour. Un cahier de revendications immédiates pour chacune des entreprises a été élaboré en soulignant qu’à terme la négociation d’une seule et même CCT couvrant les deux entreprises était la seule solution pour protéger efficacement le personnel dans le contexte décrit ci-dessus.

Revendications du personnel de Dnata satisfaites

La forte mobilisation du personnel de Dnata travaillant sur le tarmac et au tri des bagages et épaulé par les syndicats SIT et SSP a payé. La direction a proposé des augmentations de salaires et la revalorisation des indemnités de travail de nuit rétroactivement au 1er janvier 2010. De plus, Dnata s’est engagé à reprendre les négociations de la CCT entamée en 2008 en acceptant de plus d’y inclure le personnel auxiliaire. La CCT, réclamée depuis 10 ans par le personnel, devra être mise en vigueur dès le 1er juillet 2010. Le pouvoir politique devra intervenir pour imposer qu’une seule et même CCT couvre l’activité des deux entreprises. Enfin, la direction a satisfait la volonté des grévistes de mettre fin aux mesures de restructuration prises en avril 2009. Celles-ci avaient fortement pénibilisé les conditions de travail du service Piste et désorganisé le service. Le personnel a voté la signature d’un accord avec Dnata en fin de journée et le personnel a repris le travail en restant solidaire du mouvement qui continuait à Swissport.

Le pression syndicale sur Dnata doit être maintenue

Le personnel de Dnata a repris le travail tout en sachant pertinemment qu’il ne devrait pas relâcher la pression afin que sa direction ne reprenne pas d’une main ce qu’elle a
donné de l’autre. Face à la réussite de sa démonstration de force et aux résultats obtenus, le personnel est aujourd’hui plus convaincu que jamais qu’il est capable de se mobiliser avec la même détermination si les engagements pris le 2 janvier 2010 n’étaient pas tenus. Les négociations de la CCT interrompue par l’employeur vont reprendre très rapidement.

L’AIG et l’Etat doivent assumer leurs responsabilités

Plutôt que de soucier des conditions de travail des entreprises travaillant sur son site, l’Aéroport de Genève (AIG) a pris dès le début de la grève Dnata-Swissport des mesures visant à casser la grève. L’AIG, établissement public, a empêché les grévistes d’accéder à leur lieu de travail en les refoulant aux entrées de service et en leur interdisant l’accès aux espaces publics de l’aéroport. L’aéroport a aussi mis à disposition les pompiers de l’aéroport pour remplacer les grévistes. L’Etat a lui fait donner de la matraque contre des grévistes s’opposant à l’entrée sur le site de personnel intérimaire appelé en renfort pour briser la grève. Ces mesures constituent des entraves inadmissibles au droit grève inscrit dans la constitution suisse. Le SIT et SSP ne vont pas relâcher la pression sur l’aéroport et l’Etat afin que de telles entraves au droit de grève ne se répètent pas et afin que ces acteurs prennent leurs responsabilités en terme de contrôle des conditions de travail sur le site de l’aéroport.

Pour le SIT : Simon Descombes, secrétaire syndical

Pour le SSP : Yves Mugny, secrétaire syndical