Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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Conférence des migrations du 19 septembre 2009

Ne pas exporter la crise financière

lundi 21 septembre 2009 par Claude REYMOND

Résolution

Ne pas exporter la crise financière

Les participant⋅e⋅s à la conférence des migrations du 19 septembre 2009 à Berne se sont penchés sur les conséquences de la crise sur les migrant⋅e⋅s. Ils et elles ont constaté avec effarement que la main d’œuvre étrangère était toujours considérée comme un amortisseur conjoncturel, qui, non seulement pendant la crise, mais aussi lors de restructurations, reste la première victime de la diminution de l’emploi. Ainsi, au cours du premier trimestre 2009, le nombre d’autorisations de séjour de longue durée a baissé de 40 pourcent, et celui des autorisations de séjour de courte durée de 10 pourcent par rapport à l’année précédente.

Les migrantes et les migrants souffrent de discrimination à l’embauche, en particulier les jeunes qui cherchent une place d’apprentissage. A cela s’ajoute la discrimination salariale : le statut du séjour détermine souvent le montant du salaire. En matière de promotion, les employé∙e∙s suisses ont la priorité. Le taux de chômage des étrangers est presque trois fois supérieur à celui des Suisses.

C’est la raison pour laquelle la conférence des migrations de comedia revendique des mesures concrètes et efficaces contre ces dysfonctionnements sociaux, en particulier :

  • une « loi sur l’égalité de traitement », comme l’exige l’initiative parlementaire de Paul Rechsteiner ;
  • ancrer des mesures antidiscriminatoires dans les futurs CCT et CTT (contrats types de travail) ;
  • accroître comme promis le montant de l’aide publique au développement jusqu’à 0,7% du PIB ;
  • lancer une offensive ciblée en faveur de la formation qui permette d’apprendre rapidement la langue du lieu et de rattraper la formation de base. Saisir l’opportunité de la réduction de l’horaire de travail (chômage partiel) pour le faire ;
  • encourager la réinsertion professionnelle de longue durée et pas seulement rapide des chômeurs⋅euses dans les mesures de marché du travail du seco et de l’assurance chômage ;
  • l’élargissement du projet de « Validation des acquis » de l’OFFP (Office fédéral de la formation professionnelle) à d’autres champs professionnels pour reconnaître et valoriser les compétences des migrant⋅e⋅s ;
  • obtenir la reconnaissance des diplômes étrangers, supprimer les obstacles et développer une offre de formation ciblée pour les migrant⋅e⋅s ;
  • soutenir une initiative pour l’introduction d’un salaire minimum garanti ;
  • soutenir le référendum contre la révision en cours de la loi sur le chômage (LACI) qui s’attaque aux chômeurs et pas au chômage

Nous le savons tous et toutes : en temps de crise aussi, les migrant⋅e⋅s accomplissent un travail qui est nécessaire à notre société. Plutôt que de les désigner comme boucs-émissaires à la perte de nos emplois, il faut intégrer les migrant⋅e⋅s. L’organisation syndicale permet d’intégrer les migrant⋅e⋅s, mais ceux-ci et celles-ci sont aussi des membres importants pour les syndicats. Nous manifestons et affrontons ensemble la crise :
« Nous ne paierons pas votre crise ! Travail, pouvoir d’achat et retraites ! ».

Ensemble avec les migrant⋅e⋅s, particulièrement touchés par la crise, nous voulons nous engager pour leur droit à l’égalité de traitement en Suisse. Nous invitons les migrant⋅e⋅s à se joindre à nous.



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