Communauté genevoise d’action syndicale

Organisation faitière regroupant l’ensemble des syndicats de la République et canton de Genève

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sur le projet Praille – Acacias - Vernets (PAV)

la CGAS propose un rééquilibrage de la territorialisation des emplois et des logements

vendredi 23 janvier 2009 par Claude REYMOND

Prise de position de la Communauté genevoise d’action syndicale, (CGAS)
sur le projet d’agglomération franco – valdo – genevois et le projet
Praille – Acacias - Vernets (PAV)

Circonscrite dans la cuvette géographique de l’extrémité sud-ouest du Lac Léman par le Jura, le Vuache, le Mont - Sion, le Salève et les Voirons, la ville de Genève, la vraie pas la commune, est schématiquement constituée par trois grandes zones radio-concentriques : un premier cercle : l’ancienne Genève, une première couronne : la zone dite agricole et une seconde : l’autre Genève. Les deux premières forment le canton de Genève et la troisième se situe sur le territoire français, dans les départements de l’Ain et de la Haute - Savoie, et pour une petite partie, dans le district de Nyon du canton de Vaud.

Le périmètre du canton, principalement l’ancienne Genève, renferme 80% des emplois présents dans la ville. Aujourd’hui dans ce périmètre la proportion entre les logements et les emplois est 0,76 logement pour 1 emploi ; elle est de 0,96 logement pour 1 emploi pour l’ensemble de la Suisse.

L’ancienne Genève exerce une attraction mondiale particulièrement sur ce qu’il est convenu d’appeler le secteur tertiaire : sièges sociaux, centres de décisions de firmes ; banques, établissements financiers, etc. grâce à ses équipements et infrastructures ; la présence d’organisations internationales gouvernementales ou non et aux conditions de la fiscalité tant cantonales que fédérales.

Le périmètre du canton, l’ancienne Genève et la zone dite agricole, recèle actuellement environ 450’000 habitants et l’autre Genève environ 300’000 soit un total pour la ville de 750’000 habitants.

Chaque matin en provenance de l’autre Genève environ 75’000 personnes passent la frontière et traversent la zone dite agricole protégée pour aller travailler dans l’ancienne Genève. Chaque soir elles font le trajet dans le sens inverse.

Cet important déséquilibre dans la répartition territoriale d’une part des entreprises, lieux de travail, emplois et d’autre part des populations, lieux d’habitat, logements est l’une des causes principales, sinon la principale, de ces mouvements pendulaires source d’embarras de circulation gigantesques, de pollution atmosphérique intense, de gaspillage d’énergie, de temps et d’argent, et de dégradation des conditions d’existence des habitants.

Les différentiels de prix, dû à la frontière internationale qui sépare la couronne de l’autre Genève (du reste de la ville), existant dans le domaine de la consommation provoquent aussi des mouvements pendulaires quotidiens et hebdomadaires qui s’ajoutent à ceux existant dans le domaine du travail.

Le programme du projet d’agglomération franco - valdo - genevois prévoit l’implantation dans la ville d’ici à 2030 de 100’000 emplois : 60’000 dans le canton de Genève, 30’000 dans les départements de l’Ain et de la Haute - Savoie et 10’000 dans le district de Nyon. Il prévoit, pour la même échéance, une augmentation substantielle des habitants de la ville nécessitant la construction de 100’000 logements : 50’000 à Genève et 50’000 dans l’Ain, la Haute - Savoie et à Nyon.

Le programme du projet Praille - Acacias - Vernets (PAV) prévoit 20’000 emplois et 6’000 logements de plus dans son périmètre situé dans l’ancienne Genève.

Ces prévisions peuvent être revues à la baisse en fonction de l’évolution économique et sociale générale mais il n’en reste pas moins qu’il y aura une augmentation d’emplois et d’habitants, et que les proportions de répartition territoriale, proposées tant par le projet d’agglomération que par le projet PAV, ne feront qu’aggraver les conditions urbaines actuelles. D’autant plus que le gouvernement genevois ne prend pas le chemin de réaliser son quota de logements, au mépris des accords qu’il a passé avec ses partenaires français, ni de se limiter dans l’accueil d’entreprises.
Le projet d’agglomération propose la bi-localisation des entreprises ; en clair les activités à haute valeur ajoutée dans l’ancienne Genève et le reste dans l’autre Genève. Parallèlement à une répartition sur le territoire des entreprises et des populations catastrophique et ruineuse, il se développera une ségrégation territoriale rejetant les entreprises et les logements bas-de-gamme dans l’autre Genève.

Dans cette situation et face à ces deux projets et leurs conséquences annoncées, la CGAS propose un rééquilibrage de la territorialisation des emplois et des logements. Le programme du projet PAV doit respecter, pour les nouveaux lieux de travail et lieux d’habitat prévus, la parité un logement pour un emploi et pour les deux premières zones radio-concentriques, le périmètre du canton, l’ancienne Genève et la zone dite agricole, le respect de cette parité doit être un objectif, à long terme, pour 2030 du projet d’agglomération et de la révision prochaine du plan directeur cantonal.

Le programme du projet PAV doit donc être revu. Il ne s’agit plus de prévoir dans le périmètre concerné 20’000 emplois et 6’000 logements de plus, soit au total 40’000 emplois et 9’000 logements ; mais 8’000 emplois et 8’000 logements, soit au total 28’000 emplois et 11’000 logements, des espaces publics plus grands que les « pockets parks » prévus et l’implantation d’activités artistiques et culturelles. Dans cette perspective le coefficient d’utilisation du sol brut pour l’ensemble du projet PAV doit être ramené de 1,5 à 1,3.

Déjà bien engagé car les plans localises de quartier qui le concernent ont déjà passé le stade de la mise à l’enquête publique, le projet SOVALP situé sur une partie des terrains appartenant aux CFF contigus au projet PAV est lui aussi un facteur de déséquilibre territorial lieux de travail - lieux d’habitat.

Il contient 5’000 emplois et 500 logements et doit lui aussi être revu dans le sens de la parité un logement pour un emploi.