9 novembre 1932 - plus jamais ça

à la mémoire du 9 novembre 1932, pour la démocratie et la liberté

p.a. CGAS - Rue des Terreaux-du-Temple 6 - 1201 Genève

Contre la violence de leurs armes : la force de nos luttes

Tobia Schnebli, GSsA, 9 novembre 2012

vendredi 9 novembre 2012

Cher-e-s participant-e-s à cette manifestation et à cette commémoration

Cher-e-s camarades, cher-e-s ami-e-s,

Depuis la fin de la guerre froide et en particulier ces dix-douze dernières années, l’armée suisse multiplie ses engagements de sécurité à l’intérieur. La droite du parlement suisse a soutenu et fait approuver la garde militaire des ambassades à GE, BE, ZH, la mobilisation de l’armée lors du G8 d’Evian en 2003, pour l’Euro-Foot 2008, et encore le déploiement de l’armée toutes les années au WEF de Davos pour protéger les plus puissants de la planète qui s’y retrouvent.

Le GSsA a toujours dénoncé cette militarisation de tâches civiles qui sont devenues une routine alors que même d’après la Constitution fédérale le recours à l’armée à l’intérieur devrait se faire uniquement en situations absolument exceptionnelles et quand les menaces pour la sécurité sont très graves.

C’est pour cela que le GSsA s’est aussi opposé fermement à la nouvelle constitution genevoise qui à son article 112 donne une légitimation très malvenue à la militarisation de ce qui s’appelle le maintien de l’ordre et de la sécurité.

Aujourd’hui, avec une crise économique et sociale qui s’aggrave partout en Europe, la droite suisse veut remonter le budget de l’armée à 5 milliards. C’est non seulement pour acheter des nouveaux avions de combat, mais aussi pour former et équiper des nouveaux bataillons de police militaire et aussi pour acheter de nouveaux drônes qui seront également utilisés pour des tâches de police à l’intérieur.

Nous, les mouvements politiques et sociaux qui luttons contre la casse et l’exclusion sociales et pour de vrais droits démocratiques pour tous et toutes, nous devons nous opposer au réarmement et à la militarisation de la sécurité intérieure parce que les bataillons de police militaire tout comme les récents exercices STABILO 2 sont dirigés contre nos mouvements sociaux.

Et nous devons dénoncer très fermement les propos du président de la Société suisse des officiers qui vient de déclarer que les émeutes à Londres l’année passée c’était quasiment la guerre civile et que l’armée doit se préparer pour ce genre de scénarios en Suisse.

Avant de se préparer avec les armements, toutes les guerres et surtout les guerres civiles se préparent dans les têtes des gens. C’est pour cela que des déclarations comme celle du président de la société suisse des officiers sont extrêmement dangereuses, parce qu’elles essaient de rendre acceptable ce qui est normalement impensable.

C’est pour toutes ces raisons qu’il est très important de manifester aujourd’hui, pour que le « PLUS JAMAIS ÇA » ne reste pas uniquement inscrit sur la pierre commémorative, mais qu’il reste présent dans nos têtes et nos cœurs dans nos luttes de tous les jours.

Tobia Schnebli, GSsA, 9 novembre 2012