9 novembre 1932 - plus jamais ça

à la mémoire du 9 novembre 1932, pour la démocratie et la liberté

p.a. CGAS - Rue des Terreaux-du-Temple 6 - 1201 Genève

2004

sécurité de l’Etat : come-back du péril rouge

lundi 15 novembre 2004 par Claude REYMOND

Le Conseil fédéral publie un rapport sur l’« extrémisme en Suisse » : DANGER. Ce rapport prépare le terrain de nouvelles mesures de police politique préventive... et ces mesures s’inscriront dans le vent de restriction des libertés - citant une résolution du Conseil de l’Europe de 2003 : « L’Assemblée conseille au gouvernement de contrer l’extrémisme en prenant des mesures législatives visant à limiter l’exercice de certains droits fondamentaux tels que la liberté d’opinion, la liberté de réunion et la liberté d’association… »

On vise les « violents ». Mais attention : « Sont considérés comme portés à la violence les extrémistes qui, de par leur opinions politiques et leur façon de paraître en public, manifestent leur aptitude à faire usage de la contrainte physique, mais qui, pour des raisons stratégiques ou tactiques, ne font pas toujours preuve de militantisme... »

Vous avez des opinions contraires « aux valeurs fondamentales de la démocratie et aux principes de l’ordre » tels que les conçoit la bourgeoisie helvétique, ça suffira pour être vu comme un extrémiste « porté à la violence », même si vous êtes partisan convaincu d’une action non-violente.

extrême droite : épiphénomène…

Le rapport minimise les dangers d’extrême droite : « Les activités des extrémistes de droite ne sont pour l’heure pas de nature à menacer de manière notable la sécurité intérieure de la Suisse », se limitant à « perturber ponctuellement […] la tranquillité, l’ordre et la sécurité publics. » Mais rien sur la droite extrême et son articulation avec l’UDC blochérienne, qui offre gîte et couvert « respectable » à des pro-fascistes avérés, comme le député Pierre Schifferli à Genève, partisan déclaré d’Augusto Pinochet.

à gauche : péril structurel !

« La notion d’extrémisme de gauche est générique : elle s’applique au communisme, au marxisme, au léninisme, à des pans du socialisme et à l’anarchisme » affirme le rapport.

Quant au « degré de cette menace » on lit : « le marxisme n’a pas été vaincu par la force militaire et ses protagonistes n’ont pas été jugés sur des bases de droit international public » contrairement au IIIe Reich.

En outre : « La gauche extrême et violente constitue un risque pour la sécurité intérieure de la Suisse qu’il ne faut pas sous-estimer, car elle parvient régulièrement à détourner des questions politiques à son profit et à les radicaliser. Pour ce faire, elle utilise les institutions de l’Etat à mauvais escient et profite des droits démocratiques. »

de l’abus de démocratie ?

Qu’on réussisse à empoigner des thèmes politiques et sociaux : privatisations, assurances sociales, fiscalité… en les liant à une critique de fond du système et « profiter des droits démocratiques » pour permettre aux gens de se défendre contre le rouleau compresseur néolibéral, voilà l’« abus », l’usage de la démocratie à « mauvais escient » !

Bref, ce rapport veut convaincre que militant-e-s du mouvement social, syndicalistes, démocrates conséquent-e-s menacent la sécurité de l’Etat.

criminalisation

La réduction des droits sociaux implique, comme toujours, l’accroissement de l’encadrement pénal, en particulier lorsque les entreprises augmentent les charges de l’Etat en supprimant des emplois et en baissant les salaires.

Un exemple des attaques contre les droits syndicaux et les libertés civiles nous est fourni par l’inculpation de cinq syndicalistes à Genève.

A l’aurore du 14 mai dernier, des syndicalistes menaient une action auprès des chauffeurs des TPG. Inscrite dans la grève de la fonction publique, il s’agissait de renouer la solidarité entre celles et ceux qui travaillent dans les services publics et les défendent.

Sous l’impulsion du Parti Radical, le procureur Zappelli suivit la plainte déposée par la direction des TPG, et l’un de ses lieutenants inculpa plusieurs syndicalistes plusieurs personnes pour « entrave aux services d’intérêt général » et « incitation à entrave ».

la militarisation de la "sécurité intérieure" au pas de marche

Le parlement suisse vient de décider de prolonger jusqu’en 2007 les engagements de l’armée devant les ambassades, en appui aux gardes-frontière et avec des surveillants armés dans les vols de ligne.

En décembre il se prononcera sur un nouvel engagement de 6500 militaires à Davos pour « protéger » le WEF 2005. Le Conseil fédéral justifie la mobilisation de l’armée non seulement par le risque d’attentats terroristes, mais aussi en raison d’un « usage possible de la violence par des opposants extrémistes » et « du risque fondamental d’atteinte à la sécurité intérieure par des manifestations violentes accompagnées de pillages (...) ainsi que des actions de blocage. »

Même des actions de blocage sont considérées comme des « menaces graves de la sécurité » !

Chacun peut se rendre compte de l’actuel danger de la dérive liberticide et antidémocratique...

se souvenir et agir

mardi 9 novembre 2004
à 17h30 sur la Plaine de Plainpalais
  • allocutions près de la Pierre
  • vin chaud & musique & table de presse
  • 18h34 hommage par citation
  • des treize victimes du 9 novembre 1932
PS:

Pourquoi serais-je là le 9 novembre pour commémorer la mort d’anciennes victimes de l’Etat répressif hélvétique ?

Tout d’abord car pour moi la liberté de penser et de manifester sont des droits fondamentaux dont tout le monde sur cette terre devrait avoir et usager.

En 1932, 13 personnes sont mortes à Genève à cause de leurs idées et de leurs mécontentement face a un fascisme grandissant et criminel ce qu il a toujours été.

De 1932 à aujourd’ hui rien n’ a changé : quand le peuple se soulève, il est toujours réprimé par l’état bourgeois en se servant de son armée et de sa police.

L’armée est intervenue contre le prolétariat pour qu’il reste tranquille et éviter qu’il se soulève comme ce qu’il s’est passé dans la plupart des pays européens a cette époque.

Aujourd’ hui, elle continue car elle ne sert plus à rien, plus besoin de se protéger d’éventuels envahisseurs étrangers mais pour continuer a se protéger du prolétariat qui se fait toujours menaçant.

La Suisse a toujours été un état répressif, aujourd’hui selon le récent rapport du Conseil fédéral sur l’extrémisme en Suisse, l’extrême gauche constitue un risque important envers la démocratie.

On peut donc s’attendre à une répression plus importante dans les jours à venir, voir à une diminution de certains droits fondamentaux telles que la liberté d’opinion, de réunion et d’association.

Ces mesures sont scandaleuses !

Protestons pour des libertés plus larges et contre cet état répressif !

Florian, militant communiste