9 novembre 1932 - plus jamais ça

à la mémoire du 9 novembre 1932, pour la démocratie et la liberté

p.a. CGAS - Rue des Terreaux-du-Temple 6 - 1201 Genève

Répression et restrictions abusives des libertés citoyennes

Big Brother ne passera pas par nous !

Préservons nos libertés !

jeudi 3 novembre 2016

Qu’on se le dise : voilà plusieurs mois que nos libertés sont mises à mal par nos autorités. Recours à l’armée pour des missions de maintien de l’ordre ; militarisation des forces de polices ; renforcement des prérogatives des services de renseignements de la Confédération (SRC) ; durcissement de la loi sur l’asile. Nombreux sont les signes qui montrent le virage sécuritaire qu’ont pris tant les gouvernements cantonaux que le Conseil fédéral. La Suisse se referme sur elle-même, comme aux heures les plus sombres de l’histoire. A aucun moment, nous ne semblons avoir appris de nos erreurs.

Depuis le 25 septembre dernier et malgré l’ampleur du scandale des fiches, la Suisse a, à nouveau, cédé à la tentation de l’hypersurveillance. Selon Edward Snowden, « la définition d’un Etat policier, c’est qu’il place la sécurité au dessus de toute autre considération. » C’est clairement ce choix-là fait nos autorités.

Lorsqu’il s’agit de sécurité, nos autorités font preuve d’un archaïsme inquiétant qui démontre leur méconnaissance crasse des enjeux réels de la sécurité. Dès à présent, l’utilisation des chevaux de Troie permet d’espionner les ordinateurs de citoyen-n-e-s, mais à quelles fins ? Pour lutter contre le terrorisme ? Pour contrôler l’activité politique ou associative de chacun !

Le contexte international tendu de ces derniers mois, notamment après les attentats de Paris et de Bruxelles, a contribué à renforcer auprès des élites dirigeantes européennes l’idée selon laquelle le durcissement des législations en matière de sécurité et la mise entre parenthèse des valeurs fondamentales de l’Etat de droit serait parfaitement acceptable. Or, il n’en est rien. Les libertés fondamentales sont le socle de notre démocratie. Nous ne pouvons pas accepter de les brader.

Face à de nouvelles menaces, nous devons proposer de nouvelles solutions : ce n’est pas en surveillant massivement la population que l’on trouvera plus facilement des filières dangereuses pour les personnes ou la société, terroristes ou pédophiles ; mais il en sera fabriquer d’autres de toutes pièces ! L’incrimination cessera d’être basée sur des faits et l’instrusion sera préventive. Le profilage des gens à travers le Big Data deviendra la norme : chacun sera systématiquement et arbitrairement catégorisé.
Est-ce réellement ce que nous voulons ?

A l’ère du tout électronique, il est indispensable de protéger l’intégrité numérique des citoyennes et des citoyens, au même titre que leur intégrité physique et psychique.
Améliorer la sécurité, ce n’est donc pas étendre les prérogatives de la police et des Services de renseignements de la Confédération. Améliorer la sécurité, c’est garantir la stabilité des infrastructures démocratiques pour permettre à chacun et à chacune d’évoluer en toute liberté. Améliorer la sécurité, c’est avant tout travailler au bien-être commun, main dans la main dans un même élan de solidarité, afin de créer une société meilleure basée sur la confiance et la coopération.

Au demeurant et dans cette attente, nous exigeons :

  • des responsables hiérarchiques qu’ils jugulent dans les forces de
    l’ordre ces quelques assermentés qui inutilement chicanent, intimident
    ou humilient certains membres des populations les plus fragiles ;
  • des responsables politiques
    qu’ils cessent d’inventer des lois ou des règlements entravant un vivre ensemble intelligent !