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Pour le Parti du travail - Liliane Jhoner
Notre pays est l’un des plus riches du monde. Ceci n’est pas un « scoop » mais depuis un certain nombre d’années, il est devenu un véritable laboratoire de l politique néolibérale. Ce n’et pas étonnant, c’est le pays d’Europe où, tous partis confondus, la gauche est la plus faible.
En suisse, la majorité paraît estimer qu’il faut stimuler les riches en leur offrant toujours plus d’argent et que les pauvres doivent êtres stimulés, eux,par une diminution de leurs revenus. C’est ce qui paraît en effet guider la politique fiscale qui accorde de substantielles baisses d’impôts aux plus riches et multiplie les taxes qui ponctionnent durement les petits revenus telles que la TVA par exemple. En outre le secret fiscal est un tabou qui favorise ouvertement l’évasion fiscale. Ce secret est défendu becs et ongles par tous ceux qui redoutent que quelques miettes puissent tomber dans les poches des plus démunis blottis sous la table de leur festin. La lutte contre la fraude fiscale est chez nous d’une modestie sans comparaison possible.
Plus d’un demi-million de personnes qui ont un emploi vivent au-dessous du seuil de pauvreté. Certains renoncent à se faire se soigner car ils ne parviennent plus à payer franchises et participation aux soins, alors que l’assurance maladie est obligatoire ! Il faut dire aussi que dans certaines familles, on dépense plus pour payer les cotisations d’assurance maladie que pour la nourriture.
Nous sommes dans une société de classes qui organise la production d’une main-d’œuvre disciplinée, flexible et contrôlée. Notre loi sur le travail, déjà minimaliste et peu contraignante, a subi un remodelage qui a permis de la rendre encore plus insignifiante aux yeux du patronat. Les entreprises internationales ne s’y trompent d’ailleurs pas : lorsqu’elles veulent supprimer des postes de travail, elles préfèrent le faire chez nous où c’est moins compliqué et moins cher pour elles.
Notre système décline sur tous les tons son mépris pour les revendications des femmes. Une assurance maternité attendue depuis près de 60 ans, des différences de salaires hommes-femmes injustes, une absence de protection contre le travail sur appel ou le travail de nuit, des taux de salaires indécents, l’augmentation de l’âge de la retraite, un manque cruel de structure d’accueil pour les enfants et la volonté de considérer la famille comme un champs strictement privé, font qu’aujourd’hui l’égalité homme femme n’est qu’un slogan vide de sens.
De plus, en Suisse les lois d’exception frappent durement les plus faibles de notre société : les chômeurs, les réfugiés, les retraités, les jeunes en formation et les familles monoparentales. Cette politique de l’exclusion est particulièrement manifeste à l’égard de tous les « sans » : sans papiers, sans logement, sans travail, sans formation et ma liste n’est pas exhaustive. La preuve de cette hypocrisie est manifeste dans le cas des milliers de travailleurs clandestins dont notre pays utilise et souvent exploite la force de travail sans vouloir leur reconnaître le moindre droit.
Pour l’armée on dépense chaque année 9 milliards de francs alors que les budgets pour la formation, l’école et la recherche s’amenuisent dangereusement conduisant ainsi les jeunes chercheurs à s’expatrier et à vider ainsi notre pays de ses forces vives et créatives.
Qu’il s’agisse de la santé ou l’on évoque clairement la restriction des soins et la diminution des prestations pour l’assurance de base, les atteintes aux rentes du 2ème pilier ou l’AVS, tous les citoyens sont touchés par cette politique.
Pourtant camarades…
Alors que notre démocratie offre toutes sortes de moyens pour se faire entendre et que dans certains cantons ou grandes villes des exécutifs parfois même majoritairement de gauche font une politique en concordance avec nos aspirations, les citoyens sont de moins en moins nombreux à aller voter et l’UDC est en passe de devenir le plus grand parti de Suisse. Ce qui pose un certain nombre de questions :
Comment ressouder une identité collective entre les dominés ?Comment rénover ou inventer des relais entre les citoyens ?Comment construire un espace public socialisé et hors des lois du marché ?Comment repenser les rapports de la population à la politique et aux forces politiques ?Comment mettre en œuvre ensemble la transformation sociale à laquelle nous aspirons ?
Ces questions sont importantes et il appartient à chacun de se les poser et de tenter d’y trouver des réponses.
Malheureusement nombreux sont encore ceux qui pensent que des accommodements avec le capitalisme sont possibles sans bouleverser le système, en imposant simplement un certain nombre de réformes progressistes.
Mais nous devons nous diriger vers une véritable transformation de cette société grâce à une réelle opposition, autonome dans son action, indispensable pour non seulement promouvoir la résistance au néolibéralisme mais aussi pour conduire une transformation sociale radicale.
Bien entendu, malheureusement notre pays n’a pas le monopole de cette politique néolibérale. Preuve en est la réunion du G8 qui promeut cette politique qui affame les populations, qui détruit l’équilibre écologique de notre planète et qui en toute impunité agresse des peuples dans le seul but de contrôler leurs réserves pétrolières. Aussi ne nous laissons pas attirer par le chant des sirènes médiatiques qui voudraient faire passer G. Bush pour un libérateur alors que c’est un prédateur dangereux à la solde des pouvoirs financiers.
A propos de ce conflit, je ne veux pas terminer sans remercier la jeunesse pour sa solidarité et sa mobilisation en faveur d’une paix juste et pour ses actions en vue d’une forte mobilisation contre le sommet du G8. C’est dans les rangs de cette jeunesse-là que nous mettons nos espoirs de construire un monde sans exploiteurs ni fauteurs de guerre.