Comité d’organisation du 1er Mai

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2011-05-01 discours Danielle PARMENTIER Unia

Contre la haine et l’injustice : Repartir du 1er mai !

dimanche 1er mai 2011 par Contribution internationaliste du réseau

Chères et chers collègues,

Chères et chers camarades

Je m’appelle Danielle Parmentier. Je travaille dans une pharmacie et je milite depuis plusieurs années avec le syndicat Unia. Comme vous, j’étais ici il y a deux ans au 1er mai pour dénoncer les financiers sans scrupules. Ceux qui étaient responsables de la crise qui a entraîné l’économie au bord du gouffre. Rappelez-vous : Les Etats ont dû sortir des milliards pour sauver les banques.

Et aujourd’hui ? L’économie a repris, nous dit-on. Mais pour qui ? Certainement pas pour nous, les employées de pharmacie, qui voient leurs conditions de travail se dégrader d’année en année. Ni pour les vendeuses ou les maçons qui voient leurs conventions collectives attaquées par les patrons. Ni pour les chômeurs de ce canton qui ont vu leurs droits brutalement réduits avec la nouvelle loi sur le chômage. Par contre, les hauts revenus et les bénéfices des banques ont repris l’ascenseur !

Ce sont justement ces injustices qui font le lit de la peur et de la haine. Quand je risque de perdre mon emploi ou quand je subis une énorme pression sur mon salaire ou quand je ne retrouve pas d’emploi, quelqu’un doit forcément être coupable de cette situation. C’est l’autre, nous dit-on à coup de millions en campagnes d’affichage, c’est l’étranger, le frontalier.

Mais moi, travailleuse genevoise, je vous dis : On en a marre de ce discours de haine ! Regardez-vous autour aujourd’hui. Combien de travailleurs ici présents sont suisses ? Qui construit les milliers de logements dont nous avons besoin à Genève ? Qui soigne nos malades, qui garde nos vieux à l’hôpital ? Qui sert les repas aux banquiers stressés à midi ?

En tant que travailleuse genevoise, je vous dis : Ce n’est pas la faute des étrangers ou des frontaliers s’ils sont sous-payés et exploités. C’est le problème des patrons qui en profitent et font pression sur les salaires pour augmenter leurs bénéfices ! Qui pratiquent la sous-traitance et engagent des intérimaires payés au lance-pierre.

En tant que travailleuse genevoise, je vous dis : Ce n’est pas la faute des étrangers ou des frontaliers si les chômeurs dans ce canton sont de plus en plus précaires, qu’on leur coupe des droits et on leur supprime le RMCAS. C’est le problème d’une politique cantonale qui, au lieu de créer des emplois, force les chômeurs à accepter n’importe quel petit boulot précaire avant de finir à l’aide sociale !

Oui, il existe la sous-enchère dans ce canton, oui, il existe la précarité et le chômage ! Mais camarades, ne nous laissons pas diviser, nous qui partageons tous les jours nos souffrances mais aussi nos joies sur les lieux de travail ou dans les quartiers !

Rappelons nous de ce qu’est le 1er mai. C’est la commémoration de la première lutte des travailleurs, unis contre leur patrons. Plus que jamais nous avons besoin de solidarité et d’unité, de renforcer notre résistance et nos luttes, dans nos syndicats, mais aussi dans nos quartiers.

Se sont en effet les syndicats qui aujourd’hui tentent de combattre les vraies raisons des injustices et des inégalités. En ayant lancé l’initiative pour un salaire minimum, les syndicats donnent première garantie contre le dumping salarial. Et les syndicats vont s’engager activement à améliorer les mesures de contrôle du marché du travail. Si le Parti radical demande 1 policier par 1000 habitants, quoi de plus normal d’exiger au moins 1 inspecteur pour 10’000 travailleurs ? C’est le minimum demandé par l’Organisation internationale du travail !

Nous exigeons aussi un changement radical de cap en matière de chômage, avec des mesures d’urgence pour les milliers de chômeurs qui se sont retrouvés brutalement dans la précarité le 1er avril. Nous exigeons des nouvelles indemnités cantonales de chômage pour les personnes touchées par la révision de la LACI, et des mesures afin de réduire le chômage de longue durée qui frappe le canton. Mais nous pensons aussi que lutter contre le chômage c’est exiger que l’Etat cesse de couper dans les services publics et contribue à créer un fonds pour l’emploi.

Camarades, alors que nous vivons aujourd’hui une concurrence grandissante entre différentes catégories de travailleurs, hommes contre femmes, jeunes contre vieux, résidents contre frontaliers, il nous faut repartir des valeurs du 1er mai, journée de lutte, de résistance et de solidarité entre tous les travailleurs. Merci pour votre attention.



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